Jean-Louis Murat • Travaux sur la N89
Ce soir dans la Matinale on reçoit la déléguée générale du Mouvement Associatif, Frédérique Pfrunder, pour interroger la place de l'engagement et des actions associatifs dans les programmes des candidats à l'élection présidentielle.
Avec 1.3 millions d’associations, 13 millions de bénévoles, 1.8 millions de salariés et plus de 85 milliards d’euros de budget annuel total, les associations ont un poids considérable dans la société française. A la veille des élections présidentielles, il est intéressant de noter qu'un Français sur deux fait plus confiance aux associations qu’à l’Etat pour résoudre les questions de santé et de handicap, de développement et d’environnement ou de lutte contre l’exclusion. Les associations manquent de moyens, de visibilité, et ont rarement la possibilité de peser dans l'élaboration de politiques publiques. De plus en plus d'associations sont inscrites dans l'économie et apportent une autre façon de faire de l'économie mais elles ne sont pas forcément prises en compte par les politiques économiques.
Si les politiques traitent les causes que défend le milieu associatif, ils prennent peu en charge les enjeux de la vie associative et la question de la survie et du développement de ces structures. Le Mouvement Associatif - qui fédère plus de 600 000 associations - a donc décidé d'interpeller les candidats à travers 12 questions autour de trois thèmes : renforcer le lien social, humaniser l’économie, réveiller la démocratie. Bien qu'elles leur aient été adressées le 1er mars, ils n'y ont pas encore répondu. Pour ou contre le service civique, quel mode de financement pour les associations, comment les intégrer aux discussions démocratiques... Ils ont jusqu'à la fin du mois pour y répondre, l'idée étant que les associations de demain détermineront aussi la société de demain.
"Le fait de s'associer c'est un acte politique (...) c'est faire vivre la cité au quotidien."
En seconde partie d'émission, focus sur l'exposition L'esprit Français Contre-cultures, 1969-1989 qui se donne à voir à la Maison rouge jusqu'au 21 mai. Le co- commissaire d'exposition Guillaume Desanges, est en studio pour essayer de définir cet "esprit" français. Il le dit, celui-ci est avant tout lié à un contexte qui a donné lieu à un art destructif, individualiste, qui tient du pamphlet de par sa propension à la critique, toujours assorti d'un certain pessimisme.
À travers une soixantaine d’artistes et plus de 700 oeuvres et documents, rassemblant à la fois journaux, tracts, affiches, extraits de films, de vidéos et d’émissions de télévision, l’exposition assume une forme de révision esthétique, en allant regarder vers d’autres “genres” de la création que ceux généralement mis en avant dans l’art contemporain. Œuvres d'art et documents se côtoient sans hiérarchie afin de bousculer l'ordre de valeur esthétique auquel nous sommes habitués. Une expo pas manichéenne du tout et qui résonne avec beaucoup d'enjeux actuels, des violences policières au féminisme... Et si on remettait un peu mai 68 au goût du jour ?
"Ce mauvais esprit doit rester toujours un petit peu aux aguets."
Côté chronique, Clémence vous livre tous les bons plans universitaires de la semaine et Quentin revient sur la fraîche liste du mois de mars avec un teasing de celle du mois d'avril en bonus !
Présentation : Alban Barthélemy / Co-interviews : Anna Péan & Clémence Pesnot / Chronique : Clémence Pesnot et Quentin Bresson / Réalisation : Mikel Perez / Web : Marion Guichaoua / Coordination: Elsa Landard & Marion Guichaoua..
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