Déshabillez-moi la musique
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dimanche 14 décembre 2014
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14/12/2014 Déshabillez-moi La Musique

  Elle accompagne nos jours et nos nuits, pénètre dans notre intimité comme elle se diffuse dans les lieux publics, elle peut être appréciée individuellement ou à plusieurs, et s’adapter à notre humeur. Festive,  mélodramatique, enjouée, lente, dynamique, populaire ou savante elle hérisse nos poils ou blesse nos oreilles. Tantôt rassembleuse, tantôt source de divergence, il est difficile de lui échapper. Quand elle ne s’impose pas à nous, nous la choisissons. Si la musique a accompagné toute l’histoire de l’humanité, elle demeure cependant longtemps peu estimée par la philosophie qui ne la considère pas comme un objet d’étude à part entière ou qui la catégorise, avec Kant, comme un art secondaire : « [La musique] produit une agréable jouissance personnelle. En revanche, si l’on estime la valeur des beaux-arts d’après la culture qu’ils procurent à l’âme, et si l’on prend pour critère l’extension des facultés qui doivent coïncider dans le jugement pour produire des connaissances, la musique sera reléguée au dernier rang des beaux-arts […]. De ce point de vue, les arts de l’image la dépassent largement. […] ». Pour Kant, non seulement la musique ne permet que difficilement à l’âme de s’élever mais a, en plus, le vice de manquer d’urbanité, dans le sens où « ses effets dépassent la limite qu’on voudrait lui assigner ; (…) elle s’impose et porte préjudice à ceux qui n’appartiennent pas à la société de musique ; ce qui n’est pas le cas des arts qui s’adressent à l’œil, puisqu’on peut toujours détourner son regard. » Si les moyens d’écoute ont changé depuis Kant et qu’il existe même aujourd’hui des « concerts au casque » qui règlent définitivement la question du bruit, il semblerait qu’il soit  impossible de détourner ses oreille de la musique qui est devenue la forme culturelle de masse par excellence. Elle se diffuse à travers tous les supports médiatiques et communicationnels ; elle se partage sur les réseaux sociaux et fait vendre. La musique est devenue la chose du monde la mieux partagée, et pourtant elle divise. Musique savante et musique populaire, musique de classe, musique élitiste, musique de vieux, boum boum de jeunes, musique de drogués, musique de meufs… Elle a su aussi bien séduire les philosophes (comme notre invitée) que les ménagères de moins de cinquante ans et est, en ce sens, un objet d’étude absolument fascinant. Entre le rejet de l’industrie culturelle définie comme un processus rationalisé de domestication des masses et la défense de la qualité esthétique de la musique populaire, la philosophie a su s’approprier ce terrain de recherche. Que dit la philosophie de la musique ? Comment la pense-t-elle, comment la dit-elle, comment l’écoute-elle et surtout comment l’une et l’autre peuvent-elles s’enrichir ? Vous l’aurez compris, ce soir, c’est en musique que nous déshabillerons notre invitée !   Invitée : Philosophe Féline Animation : Anaïs Vois et Mélanie Péclat      

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