RADIO U • Bordel organisé - 2024-11-24 - Clet
4 minutes pour aborder les plus grandes répliques du cinéma, vous êtes bien dans Ma ligne de chance, sur Radio Campus Paris. Nous abordons aujourd’hui un film dont la chanson culte, Ma ligne de chance, a donné son nom à notre émission : Pierrot le Fou. Car une réplique touchant la musique et la littérature nous a marqué.
https://www.youtube.com/watch?v=GvlOEqokOWc
« Je t’ai dit un disque tous les cinquante livres : la musique après la littérature ! » Cette réplique de Jean-Paul Belmondo nous a donné à penser. Voici donc notre interprétation, subjective bien sûr, de cette trouvaille des scénaristes Jean-Luc Godard et Rémo Forlani.
Ferdinand, alias Jean-Paul Belmondo, s’est enfui avec Marianne, alias Anna Karina, et ils vivent tous deux sur une île déserte. Il leur reste alors peu de divertissements – les arts en font partie. Marianne revient avec des livres, que n’apprécie guère Ferdinand, et avec un disque. C’est là l’occasion de la célèbre réplique qui nous intéresse aujourd’hui.
Ferdinand y établit une hiérarchie entre les arts, surtout la musique et la littérature. Car cette dernière lui paraît plus importante que la première. Une telle hiérarchie rappelle la vision de Hegel dans son Esthétique. Aux yeux du philosophe allemand, la musique est en effet incapable d'exprimer clairement ce qu'elle fait ressentir. A l'inverse, la littérature permet d'énoncer clairement du sens.
Toutefois, la dimension hégélienne de la réplique de Ferdinand est occultée par un aspect beaucoup plus important : la teneur économique de sa phrase. Car en disant "Un disque tous les cinquante livres", Ferdinand établit rien moins... qu'un taux de change. Plus encore, il fait ainsi de la littérature le préalable - le prélude - à la musique. Mais n'est-ce pas qu'en un sens la musique devient la fin de Ferdinand, ce vers quoi il tend ? Venez le découvrir, en écoutant notre podcast !
Les références de l'émission:
Pour aller plus loin:
Sur une autre hiérarchie des arts, la Critique de la faculté de juger de Kant.
Pour un écrivain pétri de considérations économiques, la Comédie humaine de Balzac.
A propos de la musique qui n'exprime rien, La Musique et l'Ineffable de Jankélévitch.
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