Une immersion complète dans le grand bain des musiques d’ailleurs • Próxima Estación
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C'était les années 80... Oui, bon, certains me reprocheront de toujours commencer mes nouveaux articles come ça, certes. Mais je suis désolé, si plein d'albums incompris sont sortis dans les eighties, je peux pas y faire grand chose. Je reprends donc : C'était les années 80. Alors que sur les terres d'Albion régnaient les rois des charts et de l'excellence, dur dur de se faire une place entre la cold, le rock renaissant, la new wave... Tellement dur que sans des épaules solides, on finissait au fond du classement.
Et les épaules solides, Paddy Mc Aloon ne les avait pas... L'architecte valétudinaire du groupe Prefab Sprout (germe préfabriqué dans la langue de Molière), après plusieurs tentatives, en vain, de toucher la célébrité du doigt, sort un album dans lequel son label ne croira pas, qui sera victime de problèmes de droits d'auteur, bref, qui coulera aussi vite que le groupe. Un public de fans fragile vite déçu par le manque de concerts du groupe, en sus, propulsera en sens inverse le groupe au nom aussi chaotique que sa courte vie, et l'album restera dans l'ombre.
Pourtant, pourtant, on tient là (et quelques journalistes spécialisés l'avaient pourtant remarqué) la collision d'une tristesse infinie du rock et de la mélodie old school. Un son qui sonne comme les Smiths, la filiation du style est évidente, avec des mélodies toujours au premier plan (on a comparé Paddy Mc Aloon à Brian Wilson et à Mc Cartney dans ce domaine), et une gaieté qu'on attend jusqu'au bout du disque, pour les plus naïfs.
Prefab Sprout va changer votre vie, écoutez et vous comprendrez. Album incompris, boudé malgré son excellence, mené par un personnage qui nage dans son costume, Steve Mc Queen condense une excellence musicale rarement atteinte.