Aujourd'hui, dans La Matinale, on reçoit le co-président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, Alain Boulanger. Ce collectif s'est constitué en 2011 après que le groupe Auchan a annoncé son projet faramineux de centre commercial et de loisirs Europacity. 

Ce gigantesque centre commercial et de loisirs de 800 hectares, prévu pour 2024, regroupera des boutiques, des hôtels, des restaurants mais aussi une piste de ski, sous réserve que ce projet voit le jour. En effet, ce projet futuriste de 3 milliards d'euros est soumis à un débat public, qui prend fin le 30 juin, afin de clarifier le projet du groupe Auchan, à l'origine de de centre. Mais comme l'Etat ne prend pas part à ce chantier, uniquement privé, difficile de dire ce qui pourrait faire pencher la balance en faveur des opposants. Création de 11 800 emplois, construction d'une station de métro dans le cadre du Grand Paris Express qui reliera la capitale en 24 minutes ou encore attrait touristique, sont autant d'arguments mis en avant par les porteurs du projet.

Néanmoins, le Collectif pour le Triangle de Gonesse ne le voit pas de cet œil. Il craint que les activités commerciales de la région soient transférées à Europacity, et que cela conduise à la transformation des villes du triangle en "ville-dortoir". Un bureau d'études indépendant mandaté par Paris Terre d'envol à même établi qu'au regard des 11 800 emplois potentiellement crées, sur la zone d'impacts, 8000 seraient détruits dans les commerces existants. Outre l'aspect économique, l'aspect écologique et énergétique est en cause, ainsi que le fait de laisser la culture dans les mains d'un promoteur privé. 

"Le risque de ce projet est de voir les villes du triangle de Gonesse se transformer en ville dortoir, ce qui entraînerait une perte de qualité de vie des habitants."

En seconde partie, on reçoit la journaliste Clara Beaudoux, qui a réalisé un documentaire, sous la forme de tweets, à partir des affaires laissées par Madeleine, l'ancienne locataire de son appartement qu'elle a retrouvées dans la cave. Elle en a ensuite fait un livre, Madeleine Project édité aux Editions du sous-sol.

Madeleine, née en 1915, est aujourd'hui décédé. Clara, elle, a 31 ans. Elle ne se sont jamais rencontrées mais ont partagé le même appartement. Clara Beaudoux fait la découverte des affaires de Madeleine dans la cave de l'appartement qu'elle occupe désormais. Elle décide de partager ces trésors sur Tweeter, à partir de son compte @clarabdx, qui constitueront petit à petit un "tweet-documentaire". Ce projet questionne bien sûr sur la vie privée, mais va au-delà . Ces objets deviennent une trace, une mémoire qui doit revenir à tous. Avec respect et bienveillance, elle dresse le portrait de cette institutrice, à travers les témoignages des voisins ou encore de son filleul. 

Le Madeleine Project interroge aussi la façon dont on archive l'histoire. Les tweets, très éphémères, sont destinés à inscrire le passé dans le présent. Cet aspect transmédia, avec les sons, les vidéos, les photos intégrés aux tweets, lui offre une grande liberté de format et lui permet d'adapter les outils à l'histoire. La saison 3 du Madeleine Project est prévue pour fin juin, patience...

"Le paradoxe entre l'utilisation d'un outil éphémère comme Tweeter et la volonté d'archiver l'histoire de Madeleine crée un décalage entre la forme et le fond. Cela permet d'intéresser tout le monde, de mélanger les générations : les gens qui ont connu l'histoire de Madeleine, et les utilisateurs de Twitter." 

Enfin, côté chroniques, Violette nous éclairera sur qui sont les casseurs, et Xenia reviendra sur les affrontements entre les hooligans russes et anglais, qui ont eu lieu le week-end dernier à Marseille en marge de l'Euro2016.

Présentation : Camille Regache / Réalisation : Tiffany Battistel / Co-interview : Maureen Lepers  / Chronique : Violette Valdoire et Xenia Ivanova / Coordination : Elsa Landard & Camille Regache / Web : Léa Capuano