• (R)accord
18:00
18:59
(TW : Violences sexuelles)
Mirion Malle s’est mise à la fiction en 2020 et les titres de ses romans graphiques m’ont toujours frappé par leur poésie. En 2020, C'est comme ça que je disparais abordait la dépression et les violences sexuelles,
Adieu triste amour, en 2022, racontait comment un comportement passé du copain de Cléo pouvait remettre en question sa relation avec lui.
La jeune bédéiste vient de publier un nouvel opus, Clémence en colère, aux éditions La ville brûle. Un nom plus rugueux que les précédents, qui tombe comme une sentence.
Tout le long de la BD, des petits halos rouges de mécontentement ne quittent pas les joues du personnage principal. Et il y a de quoi ! Entre l’inefficacité de la justice pour traiter des VSS, les réseaux sociaux qui grondent autant qu’ils dépriment et ses traumatismes personnels, Clémence atteint un point de non retour.
Elle rejoint alors un groupe de parole qui réunit des femmes ayant elles aussi subi des violences sexuelles. 15 semaines, 15 séances de travail durant lesquelles, ensemble elles vont se livrer, s'aider.
La BD se transforme presque en petit guide de survie. Mais pas que. Ce roman graphique milite aussi pour que les minorités, ici les lesbiennes, aient le droit à leur dose de fiction douce.
La jeune femme se recompose grâce à ses amours, ses amies, ses livres.
Bref, Clémence en colère n’a qu’un seul but : celui de réparer les vivantes.