Tina Wants • De Cantel
La nomination de Gabriel Attal, premier Premier ministre gay de l'histoire de la République, fait débat dans la communauté LGBT+...
Depuis le début du mois de janvier, la France a un nouveau gouvernement. Avec à sa tête, pour la première fois, un Premier ministre ouvertement gay : Gabriel Attal, 34 ans.
Depuis sa nomination à Matignon, la communauté LGBTI+ est divisée : faut-il se réjouir de la nomination d’un homme gay à la tête du gouvernement ? Faut-il plutôt craindre que son homosexualité puisse être instrumentalisé par un président qui penche de plus en plus à droite ? Ou alors faut-il ne pas parler de son homosexualité, pour éviter qu’elle ne vienne masquer un bilan peu reluisant, on va en reparler…
Et puis surtout, Gabriel Attal n’est pas militant. Il le dit lui-même en 2018 au magazine Closer : « Pour ce qui est de l'homosexualité, j'ai toujours considéré qu'on pouvait l'assumer sans la revendiquer ». De quoi faire grincer quelques dents, puisque c’est aussi grâce aux revendications des plus radicaux d’entre nous qu’un jeune homme gay de 34 ans peut être premier ministre aujourd’hui.
Pour y voir un peu plus clair dans tout ça, on reçoit Rachel Garrat-Valcarcel, journaliste politique pour 20 minutes, et membre de l’AJL, l’association des journalistes LGBT…
Pour commencer, peux-tu nous rappeler le contexte politique dans lequel a eu lieu le remaniement ministériel au début du mois de janvier ?
Rachel Garrat-Valcarcel : Emmanuel Macron a été réélu il y a un peu moins de deux ans. Sauf que depuis sa réélection, ça ne va vraiment pas très bien. En fait, il n’a jamais réussi à vraiment commencer ce deuxième mandat. Aux élections Législatives de juin 2022, il a perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Et puis même si de fait, il a réussi à faire passer tous ses principaux projets, que ce soient les retraites, la réforme de l'assurance chômage, la loi sur l'immigration dernièrement, il n’arrive jamais vraiment à reprendre la main.
Pour autant, le fait qu'il change de gouvernement maintenant, c'est à dire presqu’un an avant la mi-mandat, peut surprendre. Parce qu'à l'horizon, dans six mois, il y a des élections européennes qui s'annoncent très mal pour les macronistes. Dans presque tous les sondages, il sont en dessous de 20 %, à environ dix points derrière le Rassemblement national. Donc ils courent le risque de griller une cartouche dès le mois de juin en changeant de Premier ministre maintenant.
Mais on peut le voir aussi dans un autre sens, c'est à dire qu'il fait le choix d'un peu de panache entre guillemets. Ils refusent de voir ces élections comme perdues d’avance, et tentent de les gagner avec ce que je considère être leur meilleure carte, Gabriel Attal.
Justement, qui est ce Gabriel Attal ? Est-ce un proche de Macron de la première heure ?
Alors pas exactement. C'est un macroniste. C'est quelqu'un qui a rejoint le macronisme très tôt, dès 2016.
Mais il n'était pas vraiment parmi le premier cercle d'Emmanuel Macron. Il ne fait pas partie de ce qu'on appelle la bande de Poitiers, dont sont Stéphane Séjourné ou Sacha Houlié ou d'autres qui ont fondé les jeunes avec Macron en 2016, et qui ont eu un destin en Macronie ensuite. Non, c'est quelqu'un qui en fait a commencé sa carrière très très jeune en fait, avant même d'être diplômé de Sciences-Po, dans les cabinets du gouvernement socialiste sous François Hollande, il était au cabinet de Marisol Touraine. Je crois qu'il y est resté quasiment les cinq ans avant d'aller vers les macronistes et d'être candidat et élu aux élections législatives en 2017.
Avant d’être nommé Premier ministre, il était Ministre de l’Éducation nationale…
En fait, il fait déjà son trou quand il est à l'Assemblée nationale. C'est l'un des plus jeunes à l'époque, en 2017, il a 28 ans. Il fait son trou. Il manque même de devenir président du groupe de la République en Marche à l'époque. Finalement, ça ne se fera pas. Le Premier ministre ne veut pas avoir un macroniste pur sucre à la tête du groupe, donc il préfère l'amener au gouvernement. C'est là qu'il devient Secrétaire d'État à la Jeunesse. Il sera ensuite porte-parole, période où il sera largement remarqué. Puis en 2022, il monte en grade, il devient ministre délégué aux Comptes Publics. Puis l'été dernier, il fait un gros saut. Il arrive au ministère de l'Éducation nationale.
Gabriel Attal est donc ouvertement gay. Précisons tout de même qu'il a été outé par Juan Branco, son ancien camarade à l'école alsacienne, et que c'est l'ancien compagnon de Stéphane Séjourné que tu mentionnais tout à l'heure, notre nouveau ministre des Affaires étrangères et européennes. Séjourné et Attal, c’est un couple au cœur du pouvoir, qui fait partie aussi de la garde rapprochée du président…
Pour le coup, Stéphane Séjourné, c'est quelqu'un qui est très proche du président de la République. Il était conseiller à l'Élysée au début du premier mandat, puis il est devenu député européen en 2019 et il a pris du galon au Parlement européen. Il avait des hauts postes au Parlement européen, ce qui est rare pour les Français d'habitude.
Et puis, après la réélection d'Emmanuel Macron, il est devenu chef du parti présidentiel. C'est dire la proximité quand même qu'il a avec le président de la République. Effectivement, il a été en couple longtemps avec Gabriel Attal et je crois qu'ils se sont rencontrés au cabinet de Marisol Touraine. Néanmoins, ça fait effectivement deux ans qu'ils ne sont plus ensemble. Ce n’était pas public, même si, disons-le, dans la bulle politico-médiatique, ça se savait depuis longtemps. Mais c'est vrai que ça n'avait jamais été officialisé. Et comme effectivement il a été nommé ministre des Affaires étrangères, il fallait l'officialiser.
Jusque là, on ne peut pas dire que Gabriel Attal ait été une aide sur les sujets LGBT. Il ne va pas mener une politique de gauche, il est de droite, c'est comme ça, quoi.
Un premier ministre ouvertement gay en France, c'est donc la première fois pour toi? Rachel C'est un fait politique majeur. C'est ce que tu écrivais sur ton compte X. Pourquoi ?
Statistiquement, c'est le premier. Donc forcément, c'est marquant. Parce que, qu'on le veuille ou non, c'est un premier ministre gay dans un pays où l'homophobie est sinon galpotante, au moins quotidienne. Ça me paraît très clair qu’aujourd'hui, être gay, lesbienne et je ne parle pas même pas des personnes trans, c'est toujours potentiellement problématique pour trouver du travail, pour trouver un logement, par rapport à sa famille, etc. Donc le fait qu'il y ait un gay chef de gouvernement, c'est notable.
Je rappelle que jusqu'en 2012, François Fillon était Premier ministre. C’était il y a douze ans. François Fillon, c'est quelqu'un qui a voté contre la dépénalisation de l'homosexualité au début du mandat de François Mitterrand, en 1982. Donc symboliquement, c'est pas rien.
J'ajoute que si j'ai eu cette réaction sur X en disant c'est un événement politique majeur, c'est aussi pour répondre à tout ce qu'on lit, tout ce qu'on entend, surtout chez les hétéros, pour dire : “oui, bien sûr, très bien, un premier premier ministre gay. Mais bon, ce qui serait bien, c'est qu'on en parle pas”. Et en fait ça me saoule, ça me soule absolument. Bien sûr que si, il faut en parler, bien sûr que si, c'est notable.
Moi, je suis parfaitement d'accord avec ce qui a été dit par beaucoup de gens sur le fait que ça ne va pas être une aide pour les droits LGBT+. Et c'est vrai, jusque-là, on ne peut pas dire que Gabriel Attal ait été une aide là-dessus. Il ne va pas mener une politique de gauche, il est de droite, c'est comme ça, quoi.
Dans les colonnes de Têtu, Thomas Vampouille, le rédacteur en chef, écrit : « Quand une personnalité issue d'une minorité accède à une fonction sociale jusqu'ici inaccessible, c'est une bonne nouvelle en soi. » Qu'est ce que tu en penses ?
Ce n’est ni une bonne nouvelle ni une mauvaise nouvelle, selon moi, c'est un fait. Voilà. Ne serait-ce que statistiquement, c'est un fait politique et c'est un fait politique important encore une fois dans un pays où, soyons honnêtes, être gay, lesbienne, c'est toujours pas si simple en vérité.
Alors c'est sûr, on peut dire que pour pour Gabriel Untel, ça a peut être été plus simple pour lui. Il a vécu dans un milieu social extrêmement favorisé. Ceci dit, on sait que ce n'est pas parce que vous êtes dans une bonne famille que ça se passe bien pour vous si vous êtes gay, lesbienne ou trans…
Tu parlais des hétéros qui ne veulent pas parler de l'orientation sexuelle, qui ne veulent pas que ça soit un sujet… Est ce que toi, en tant que membre de l’AJL, tu es satisfaite du traitement médiatique réservé à cette nomination ?
Moi je trouve quand même que cette information est vite passée au second plan. Bien sûr, l'important c'est le fond de sa politique. Mais ne faisons pas semblant de croire que c'est anodin et ne faisons pas semblant de croire que la communication, ce qu'on est, d'où parlent les gens, ça ne compte pas.
En fait, c'est pas la même chose si vous êtes un premier ministre ou si vous êtes un ministre hétéro. Ça, je le crois profondément. Évidemment, avec Gabriel Attal, avec le parcours qu'il a, on est vraiment avec un ministre qui ressemble le plus possible à ce que serait un ministre hétéro. Ça, j'en suis bien consciente et je suis d'accord avec cette analyse-là. Mais il faut constater aussi du coup que d'une certaine manière, c'est c'est un pur produit de l'universalisme républicain, qui au fond veut mettre tout le monde sous une toise. Il ne faut pas qu'il y ait une tête qui dépasse. Résultat : on a toujours les mêmes au pouvoir.
Et cet universalisme républicain convient sans doute très bien à Gabriel Attal…
Oui ! Peut-être que je me trompe, mais je n’ai pas l'impression que c'est quelqu'un qui a eu un gros militantisme LGBT derrière lui. J'entends celles et ceux qui disent qu’au fond, c'est un passager clandestin des luttes LGBT. C'est un fait. Sans les associations, sans les gens qu'on qualifie toujours avec mépris de radicaux, il ne serait pas là.
Gabriel Attal a un grand talent communicationnel. Parfois, je me dis que si on lui disait que ce qui est à la mode, c'est de défendre la collectivisation des moyens de production, il pourrait le faire.
Dans un entretien accordé à la chaîne américaine MSNBC en février 2023, Gabriel Attal se présente sous un jour qu’on connaît peu de lui en France, il dit qu’il a conscience de pouvoir représenter un espoir pour la jeunesse ou pour les personnes LGBT, et que sa nomination, à l’époque comme ministre délégué aux Comptes Publics, peut avoir quelque chose d’empouvoirant. C’est surprenant, non ?
Déjà, il est notable que, à l'époque, un ministre du budget seulement qui est loin dans l'ordre protocolaire et une interview sur MSNBC qui était une chaîne d'information d'ailleurs plutôt libérale comme on dirait aux États-Unis, c'est à dire plutôt à gauche. Mais effectivement, ce discours là, il ne peut le tenir qu'en anglais. En vérité, ce discours-là, d'ailleurs, on l'a jamais entendu en français. Il aurait pu avoir ce discours là lors de la passation de pouvoir, ça aurait été surprenant, hein ? Sauf que ça aurait choqué les oreilles universalistes françaises.
Moi, je suis presque d'accord avec ce qu'il dit, même s’il n’est pas très crédible sur toute la ligne. Il parle de ce que ça nomination peut porter comme espoir pour les LGBT… Quand on voit le temps et la difficulté qu'il y a eu à faire passer la loi sur la PMA qui, je me permets de le répéter, n'était toujours pas complète, notamment pour les personnes trans. Et on connaît tous et toutes des lesbiennes qui vont toujours à l'étranger parce que la loi n'est pas suffisante en France.
En fait, il s'adapte à son public. C'est aussi sa forme de talent communicationnel. C'est aussi pour ça qu'il est là, c'est qu'il est très bon dans sa communication. Il sait s'adapter à son auditoire. Moi, je suis frappée de voir à quel point il est bon là-dessus, notamment à l'Assemblée nationale, contre les oppositions. Parfois, je me dis que si on lui disait que ce qui est à la mode, c'est de défendre la collectivisation des moyens de production, il pourrait le faire.
En tout cas à l'étranger, notamment aux États-Unis. Sa nomination a été beaucoup commentée. Est ce que Gabriel Attal c'est une forme d'atout pour un rayonnement international de la France ?
Sa nomination, elle s'adresse d'abord aux macronistes, des macronistes qui ont été très troublés au minimum par ce qui s'est passé en décembre sur la loi immigration et et qui souvent étaient le point de claquer la porte — je parle des militant·e·s, je parle pas forcément des député·e·s. La nomination de Gabriel Attal, clairement, ça leur redonne un coup de fouet, ils peuvent penser qu’on revient peut-être au macronisme originel. Bon, la nomination du gouvernement les a peut-être fait déchanter là-dessus.
À l’international, c'est vrai que là, pour le coup, il y a un contraste énorme avec le traitement médiatique français. C'est-à-dire que littéralement, dans tous les titres, on lit “youngest and gay”. En France, c'est beaucoup plus loin dans la bio.
Est ce que ça peut être un bienfait à l'international pour la France ? Je pense qu'il y a toujours un effet jeune. Regardez le traitement médiatique dont a pu bénéficier Justin Trudeau au Canada. Même chose pour Emmanuel Macron, on l'a bien vu quand il a été élu, il avait 39 ans. À l'international, forcément, il y a un choc. Parce que certes, il y a eu des premiers ministres jeunes, des chefs de gouvernement jeunes à l'étranger, mais il n'y en a pas 500 non plus. Après, là, pour le coup, la France a un retard plus net. Les trois quarts des premiers ministres sous la cinquième République avaient plus de 50 ans.
Gabriel Attal n’est pas la seule personne LGBT qui gravite autour de Macron et qui fait ou a fait partie de ses gouvernements. Citons Clément Beaune, Olivier Dussopt, Sarah El Haïry, ou Mounir Majhoubi qui dès 2018 s’affichait en photo avec son compagnon dans Paris Match… Est-ce que ça peut servir des intérêts politiques ?
Je pense que ça peut servir le “en même temps” dans cette fiction selon laquelle, au fond, les LGBT seraient forcément de gauche d'une certaine manière. Bien sûr, on sait que ce n'est pas le cas. Les rares sondages sur la question montrent que les gays votent plutôt comme la moyenne nationale, à peu près. Par contre, les lesbiennes votent très très clairement plus à gauche que la moyenne nationale, et même beaucoup plus à l'extrême gauche, c'est vraiment très notable.
Après, encore une fois, on est dans ce contexte universaliste et donc je ne sais pas si ça fonctionne de mettre en avant son homosexualité. Je pense que ça peut être utile dans dans de rares cas. Peut-être par exemple que ça a été utile pour Bertrand Delanoë quand il est devenu maire de Paris en 2001. Il fait son coming out en 1999 98 à la télévision.
À l'époque, il était sénateur, et c’était la première personnalité politique a fait un coming out médiatique. Peut être que pour Paris, ça peut être utile. Est-ce que c’est utile à Clément Beaune, par exemple, qui vise la mairie de Paris ? On verra.
Au-delà, je sais pas si c'est vraiment quelque chose qui est utile politiquement encore une fois dans un contexte très français où le plus simple pour être élu, cette part, c'est de pas être au-dessus de la toise.
En fait on peut se demander s'il est vraiment possible d'être gay en politique. Soit on ne clame pas assez fort son homosexualité et c'est suspect. Ça, c'est un peu le cas de Gabriel Attal. Soit on est trop visible et dans ce cas là, c’est suspect aussi, voire hypocrite, et potentiellement dangereux…
Je pense que la question n'est pas réglée de ce point de vue là. Moi, je le constate dans mon métier. C'est-à-dire qu'on peut voir énormément de gays, et un peu moins de lesbiennes, parmi les collaborateurs politiques de cabinet au Parlement, Gabriel Attal et Stéphane Séjourné en sont de bons exemples. Mais passer au dessus, c'est tout de suite beaucoup plus compliqué. Ça n'est plus si rare, mais ça reste plus compliqué. A un moment donné, il faudra bien tenter d'expliquer, de constater que cette République qui se dit si ouverte, bah en fait elle n’accepte pas la différence, quelle qu'elle soit. Il faut voir la blancheur de l'Assemblée nationale. Heureusement moins qu'avant. Mais on n'est clairement pas représentatif de ce qu'est le pays aujourd'hui. La part des femmes a baissé en 2022 à l'Assemblée nationale. Il faut noter.
Et puis là aussi, il y a une inégalité dans l'inégalité. C'est que désormais l'Assemblée nationale, il se trouve qu'il y a beaucoup de beaucoup de gays malgré tout, en très grande majorité au RN, il faut le dire, mais quasiment aucune lesbienne, en tout cas ouvertement.
Je pense que la politique n'est toujours pas accueillante pour des profils qui ne sont pas traditionnels au fond. Pour faire de la politique, ça reste quand même plus simple si vous êtes blanc, si vous êtes un homme, si vous êtes plutôt plus vieux, en tout cas pas si jeune. Les succès story jeunes à la Gabriel Attal, c’est assez rare. C'est toujours mieux si vous êtes hétéro, c'est toujours mieux si vous venez de la bourgeoisie, si vous avez les moyens de vous engager en politique. Voilà, Au delà, c'est tout de suite beaucoup, beaucoup plus difficile.
Éphémère Ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal s’est surtout fait remarqué pour une polémique sur l’abaya. Est-ce qu’on peut imaginer qu’il utilise son orientation sexuelle pour stigmatiser une certaine population pour leur homophobie supposée ?
Je crois qu'il y a clairement pas besoin d'un premier ministre gay pour le dire, puisque c'est globalement ce qui est dit. Ça pose la question globalement du climat islamophobe en France. Gabriel Attal ne fait pas exception à cette règle-là. Et cette ambiance-là, elle dépasse largement les rangs de la majorité, elle dépasse largement les rangs de la droite et l'extrême-droite.
Pour aller plus loin...
> Cet édito de Mathieu Magnaudeix publié sur Médiapart : « Le premier ministre est gay, mais pas trop » : https://www.mediapart.fr/journal/politique/100124/le-premier-ministre-est-gay-mais-pas-trop
> Gendercover, la newsletter de Rozenn Le Carboulec : https://gendercover.substack.com/
> Le site internet de l'AJL, l'association des journalistes LGBT : https://www.ajlgbt.info/
L'équipe de l'émission
Présentation et réalisation : Colin Gruel
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