GAS • Rausch 1
Il y a quelques semaines, le Sénat votait le banissement de l'écriture inclusive. Aujourd'hui, dans Le Lobby, on se demande pourquoi la typographie est un vrai champ de bataille politique.
Le point médian n'en finit pas de faire parler de lui. Pourtant, il n'est qu'un des avatars de ce qu'on appelle aujourd'hui "l'écriture inclusive". Et si le lobby réactionnaire n'a pas de peine à se faire entendre sur le sujet, le camp progressiste aussi a investi politiquement le champ de la typographie.
Fondée en 2018, la collective belgo-française Bye Bye Binary propose de nouvelles typographies. Des polices de caractère inclusives qui ont pour but de dépasser la binarité de la langue française. Une binarité que le point médian ne permet pas toujours de transcender.
Avec nous en studio, Camille Circlude, membre actif de la collective Bye Bye Binary. Ielle vient de publier La typographie post-binaire aux éditions B42.
La typographie, c'est une technologie qui peut être émancipatrice.
Quelle a été ta réaction à la proposition de loi française visant à interdire l'écriture inclusive qui n'a pas encore été adoptée mais que le Sénat a votée ?
Camille Circlude : Eh bien on vous envie pas ! Ça fait un moment que ces propositions sont dans les bagages des sénateurices, donc c'était pas super surprenant. Maintenant c'est vrai qu'en Belgique on regarde ça avec un œil assez interrogateur parce qu'on a pas mal d'initiatives du gouvernement belge qui vont dans le bon sens en fait, il a même distribué à tous ses fonctionnaires un petit guide pour aider à écrire en inclusif !
Parlons de la collective Bye Bye Binary, dont tu es membre, et qui vient de fêter ses 5 ans. Vous la décrivez comme une “expérimentation pédagogique, une communauté, un atelier de création typographique variable, un réseau et une alliance.” Quand vous dites que c'est une alliance, qu'est ce que vous entendez par là ? Est ce que c'est sur le fonctionnement formel de la collective ? Vous mettez en commun vos ressources ou est ce que c'est une alliance plutôt politique ?
Camille Circlude : Les deux, j'ai envie de dire. En effet, on met en commun plein de ressources, on travaille avec un espace hébergé, un cloud. Dans lequel on met plein de choses. Donc en effet, on s'allie sur les ressources dans la communauté de pensée, mais aussi, oui, une alliance politique. Parce qu'en fait, on a remarqué au tout début dans les chercheureuses autour de ces questions sur l'écriture inclusive d'abord, et la typographie ensuite, que les initiatives étaient parfois menées par des personnes qui sont isolées dans leur contexte et qu'il était nécessaire d'avoir des alliances pour s’empuissancer tout simplement.
Pourquoi c'était nécessaire d'investir politiquement le champ de la typographie ?
Camille Circlude : Parce qu’il découle du champ politique du langage. C'est un outil politique qui véhicule des positionnements politiques. La langue, contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, n'est pas neutre. Elle est située. Et donc la typographie également. Le dessin typographique en tant que tel a d'ailleurs servi des entreprises politiques. Donc la typographie, c'est un outil, une technologie qui peut être politique et qui peut être émancipatrice.
Vous avez développé une typothèque où on retrouve tout un tas de typographies, donc de polices de caractères qu'on peut librement installer sur son ordinateur. Est-ce que tu peux nous décrire quelques unes de ces polices pour qu'on ait une idée de ce à quoi ça ressemble ?
Camille Circlude : Alors oui, il y en a une dizaine qui sont disponibles en open source et gratuitement. Bien sûr, nous acceptons les dons parce que c'est un grand nombre d'heures de recherche pour obtenir cette typothèque !
Donc en fait, ce sont des caractères typographiques qu'on peut télécharger, installer sur son ordinateur et utiliser dans tout type de logiciel de traitement texte et de mise en page. La particularité, c'est que ces caractères typographiques contiennent ce qu'on appelle des ligatures qui permettent de fusionner des caractères typographiques, et plus spécifiquement, dans ce qui nous occupe, des formes masculines et féminines, et qui sont une alternative au fameux point médian si controversé.
Par exemple pour amoureux/amoureuse, on va avoir un "xse" qui est lié et qui va pouvoir apparaître à l'écran. Donc c'est un caractère qui n'existe pas encore sur les claviers et donc pour l'appeler, pour faciliter sa saisie, on utilise justement ce point médian et on a un effet révélateur en fait, lorsqu'on écrit, lorsqu'on utilise les fonts, à la saisie. Une fois qu'on a saisi le point médian, ce "xse" qui apparaît.
Dans les typographies qui sont disponibles sur la typothèque, la plupart ont une cinquantaine de ligatures inclusives, puisque c'est ce qui permet de couvrir l'ensemble des suffixes genrés de la langue française, qui est particulièrement genrée puisqu'il y a les accords en adjectifs et au pluriel qui sont nécessaires dans la langue.
Depuis quelques temps, on a beaucoup vu dans les milieux queer les designs de Roxane Maillet, qui fait partie de la collective, qui a par exemple participé au catalogue de l'exposition “Exposé.e.s” proposé par Elisabeth Lebovici au Palais de Tokyo en début d'année. Et on a aussi vu sur des matières textiles par exemple, comme sur les écharpes de l'équipe de foot des Cacahuètes Sluts, est ce que toi tu as des supports de prédilection ?
C'est vrai qu'on aime bien les écharpes ! J'ai aussi fait des écharpes avec un “Iel te dit je t'aime” dessus. C’est un petit projet que j'ai au sein de la collective qui vise à dessiner un glyphe, une ligature — glyphe, caractère, typographie c’est la même chose —, avec un “iel” pour inciter les dessinateurices de caractères typographiques à participer au projet.
Donc ce petit “iel te dit je t'aime” s'est retrouvé sur une écharpe. Au sein de la collective Bye Bye Binary, on utilise aussi pas mal le drapeau. On a fait de nombreuses de propositions artistiques qui se sont retrouvées exposées à divers endroits comme au CAC Brétigny ou au Centre Pompidou qui sont des drapeaux évidemment issus de la militance. Le drapeau comme objet de revendication et qui permet d'accueillir des expérimentations graphiques et typographiques.
Dans les faits, les typographies dont tu parles, c'est pas forcément simple de s'en emparer pour quelqu'un qui n'est pas familier.ère. Par exemple, je ne peux pas écrire sur mon téléphone en typographie post-binaire pour l'instant. Est ce que ton travail a vocation à toucher un large public ? Et surtout, comment on fait pour que les non-initié.e.s s'emparent de cette typographie ?
Alors c'est une question intéressante parce qu'en fait c'est très accessible et tout le monde peut s'en emparer. C’est juste qu'il y a des défis techniques qui sont pas encore tous réglés. En téléchargeant la font et en l'installant sur votre ordinateur, vous pouvez l'utiliser. Toute une chaquine peut totalement utiliser ces formes. Elles sont gratuites en open source et donc il n'y a aucun souci en termes de fonctionnalités.
Après si on parle du cas du téléphone, ça c'est autre chose parce que le choix typographique qui se passe sur ton téléphone dépend des multinationales qui mettent ces téléphones en vente et de ce qu'on appelle l'Unicode, qui permet que ce soit visible sur tous les claviers. Il faudrait que nos caractères typographiques soient embarqués à ces endroits-là. Moi je pense que, à terme, c'est possible. En tout cas techniquement il n'y a pas d'obstacle. Il faut juste que les GAFAM en fait, implémentent ces choses dans les téléphones, etc. Donc on n'y est pas, mais…
On peut leur envoyer des mails pour leur demander ?
On peut envoyer des mails au consortium Unicode, oui ! (Rires) Unicode qu'on travaille quand même, parce que du coup, pour rendre les typographies compatibles entre elles et qu'on puisse passer d'une font à une autre, on a travaillé à un système qu'on appelle le QUNI, le Queer Unicode Initiative, qui permet de se concerter entre dessinateurices de caractères pour aller placer dans l'Unicode au même endroit la ligature "xse" par exemple, pour qu'elle soit toujours accessible. C'est ce qui permet à tout une chaquine de se servir de la typographie en fait.
Si on met des lunettes post-binaires, alors on essaye de regarder le monde en dehors de ce prisme de la différence sexuelle masculin/féminin, et on essaye de voir au-delà. C'est une position politique d'énonciation de soi que toute une chaquine peut adopter
Dans un court texte qui s'appelle “Préconisations pour un langage inclusif”, Elianne Viennot écrit : « Ce n'est pas la langue française qui est sexiste, ce sont ses locuteurs et locutrices. Qui ne sont pas responsables de ce qu'on leur a mis dans la tête, mais de ce qu'elles et ils en font ». Est ce que tu es d'accord avec elle ?
Oui !Alors Éliane Viennot, elle parle aussi d'un point de vue d'historienne et donc elle a fait un travail conséquent et important dans son livre Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin (Éditions iXe, 2014), où elle revenait sur des formes préexistantes à la masculinisation du français, principalement sur les noms de métiers, mais pas que. Elle a aussi remis au goût du jour l'accord de proximité, par exemple. Et donc elle parle de ce point de vue historique.
Et en fait, elle dit que dans la langue française, on a à peu près tout ce qui est nécessaire pour éviter des formes de sexisme. Par contre, elle ne parle pas de toutes les personnes sexisé.e.s. Elle s'attache principalement aux formes féminines et à la valorisation des formes féminines, alors que moi je vais quand même parler aussi d'autres formes qui concernent des personnes qui ne se retrouvent pas dans cette binarité du genre, qui ne se retrouve ni dans le masculin ni dans le féminin non plus.
L'idée, c'était aussi de travailler à des formes et langagières et typographiques qui mélangent ces formes masculines et féminines pour permettre à des identités agenres, genderfluid, genderfuck ou à des personnes en transition ou non-binaires de se retrouver représentées dans l'espace de l'écriture et du langage.
Tu écris dans l'introduction de ton livre, La typographie post-binaire (Éditions B42, 2023) : “Les canons typographiques dont nous sommes les héritières aujourd'hui peuvent être vus comme ceux de l'hétéropatriarcat”. Tu cites notamment de nombreux ouvrages écrits par des hommes, qui sont toujours ceux que l'on cite, alors que pourtant de nombreuses femmes et/ou personnes queers ont participé à l'histoire de la typographie. Et je voulais te demander est ce que là, comme ça, tu peux nous parler d'une figure qui t'a particulièrement marquée au long de tes recherches ? Moi, je ne connaissais pas du tout l'Américaine Jane Grabhorn, par exemple, qui a fondé sa propre maison d'édition, Jumbo Press.
Oui, il y a plein d'exemples en fait dans l'histoire. L'histoire de la typographie a aussi tendance à l'invisibilisation des femmes et minorités de genre, comme un peu en fait, dans tous les domaines. Malheureusement, le constat est le même partout.
Dans le livre, je parle aussi de Carol Twombly qui a dessiné quand même les fonts Trajan, Myriad, et la Caslon… la Myriad a été embarquée sur plein de logiciels, etc. C'est une fonte que les personnes utilisent régulièrement et qui, par exemple, n'était pas citée du tout dans le livre La typographie moderne, qui est paru chez le même éditeur que mon livre. Et donc je m'amuse de ce constat. C'est pas drôle en même temps, mais je m'amuse un peu de ce parallélisme entre la typographie moderne et la typographie post-binaire.
Tu mobilises notamment le concept de “post-binarisme politique”. Qu'est ce que c'est ?
Je peux simplifier ça en disant que c'est une façon de voir le monde. J'ai repris un master en études de genre et dans le cadre de ce master, on nous avait demandé d'essayer de créer un concept philosophique. Et donc j'ai introduit cette notion de “post-binarisme politique” que je découle en fait du lesbianisme politique de Monique Wittig et d'Adrienne Rich des années 1980, où là, l'idée c'était vraiment de dire : peu importe ses pratiques, toute personne qui se considère comme lesbienne peut prendre en compte le monde de ce point de vue et du coup voir les problèmes systémiques qui sont liés à cette position. Et en fait, là c'est un peu la même idée. C'est-à-dire que si on met des lunettes post-binaires, alors on essaye de regarder le monde en dehors de ce prisme de la différence sexuelle masculin/féminin, et on essaye de voir au-delà. C'est une position politique d'énonciation de soi que toute une chaquine peut adopter.
Et toi, ça t’as pris combien de temps à mettre en place une autre manière de te genrer ? Je ne parle pas forcément ici d'un changement de pronoms binaires justement, qui peut accompagner une transition de genre par exemple, mais carrément le fait d'inventer des mots ou des pronoms pour soi et de les utiliser à l'écrit comme à l'oral.
C’est un chemin de transitude que pour le coup, moi j'ai aussi vécu en groupe, avec plusieurs membres de la collective Bye Bye Binary qui ont aussi expérimenté sur leurs prénoms, pronoms et les accords. D'ailleurs c'est quelque chose qui est encore en changement, pour moi. Donc là je fais mes accords au masculin pour le moment, mais ça peut très bien changer et j'aime aussi beaucoup parler en Acadam qui est notre grammaire, notre petit précis de grammaire pour une langue non binaire… Par exemple quand je dit "toute une chaquine", ce sont des suffixes non-genrés qui sont audibles à l'oral. Enfin, pour moi ça a été assez long, mais c'est c'est toujours en cours, c'est pas quelque chose qui est terminé.
Et je trouve ça assez intéressant parce que dans la proposition de loi dont je parlais tout à l'heure, qui vise à interdire l'écriture inclusive, ce qui est visé, c'est en partie les pronoms dits neutres “tels que illes, pour, ils, elles, il ou elle ou celleux pour ceux et celles.” Et donc on voit qu'on est déjà très frileuxes à l'idée d'utiliser des pronoms inclusifs binaires, et toi tu en inventes carrément des nouveaux !
Dans les débts sur la proposition de loi, ils ont quand même fait resurgir le “ul”, ce qui m'a vraiment inquiété. Je me suis dit "Ils sont au courant pour le "ul" ? Mince alors !"
Mais en fait ils ne peuvent pas faire ça. On ne peut pas interdire aux gens de parler leur langue. La langue appartient aux locuteurices et il n'y a que les usages qui feront rentrer les choses dans les dictionnaires. C'est bien pour ça que le pronom iel est rentré dans le Robert il y a deux ans. Et ce n'est pas une loi qui peut interdire ou contenir ça. Ce serait comme interdire l'argot ou interdire des langages, mais qui légifère là-dessus ?
Tu as dit tout à l'heure que tu avais repris un master en études de genre. Je voulais savoir si les thèmes de la binarité de genre justement et de son expression dans la langue, ce sont des thèmes auxquels tu es venu par une approche plutôt universitaire ou est ce que c'est d'abord par l'art, le graphisme comme tu le fais aujourd'hui que tu t’y es intéressé ?
L'université ne m'a pas appris tout ça, non. Le cadre de l'université m'a juste permis de donner un cadre théorique à mon travail et du coup de blinder un peu mon livre de plein de références et de pouvoir référencer et avoir un bagage théorique qui m'accompagne, avec qui penser, des chercheureuses avec qui penser, qui m'ont précédé, ça c'est certain.
Par contre, un cadre non-binaire, déjà à l'université c'était très compliqué, on m’a mégenré, mépronomé tout le cursus, donc non. Je suis venu à ça par l'expérience, et par tout ce que j'ai pu vivre avec la collective Bye Bye Binary depuis 2018. Donc par le graphisme, mais par aussi la communauté de pensée qu'on a entre nous puisqu'on est une vingtaine dans la collective : il y a des penseureuses, des autrices, des chercheureuses, des graphistes, des typographes, des dessinateurices de caractères. Et c'est ce mélange, et toute cette pratique au quotidien qui m'a fait aboutir à cet ouvrage, et aussi tout ce qui me traverse dans les engagements politiques en dehors de la collective sur certains sujets.
Qu'est ce que ça ajoute de matérialiser tes recherches qui sont déjà largement disponibles en ligne avec celles de la collective par un livre ?
Pourquoi pas ? Le fait d’avoir un objet livre, ça reste un endroit de production du savoir qui est valorisé et important et que c'est aussi un endroit où… pourquoi laisser cet espace toujours au même type de personnes ? Pourquoi pas s'emparer de ces espaces ?
Dans le livre, je parle beaucoup de messy history et de pratiques en marge, etc. Mais la publication d'un livre reste un endroit de validation et en fait c'est pas incompatible. On a besoin d’endroits de validation et on a besoin de messy history, c'est-à-dire de pratiques en marge. Les deux sont pas incompatibles et c'est pour ça aussi que dans l'accompagnement de ce livre, j'essaye d'avoir toujours une pratique de la collective, même si c'est mon nom qui est écrit dessus parce que j'en suis l'auteur. J'essaie d'être en conversation dès que je peux, dans les moments en public, avec mes adelphes de la collective ou de ramener pas mal de citations. Voilà, ça c'est vraiment super important pour moi.
Et d'ailleurs, dans le livre, il y a pas mal de photos de vos travaux communs et même une photo de certains membres de la collective. Et le chapitre 9, il porte un très beau titre je trouve : “Prolifération, contamination, irrigation souterraine et pollinisation” de toutes ces recherches. Quels arguments tu donnerais à quelqu'un.e pour l'inciter à lire ton livre, à s'intéresser à la typographie post-binaire et surtout à l'utiliser ?
Ce sont des questions qui concernent chaque personne qui écrit, qui lit et qui parle. Donc en fait, je crois que c'est le meilleur argument pour avoir envie de lire ce livre. Ça nous concerne toustes puisqu'a priori on parle, tout le monde n'écrit pas, mais on utilise en tout cas le langage. Ça me semble quand même super important que ça puisse être repris et utilisé par plein plein de personnes.
Et je voulais prendre un peu de temps pour parler de la maison d'édition qui t'a publié, parce qu'on parle de typographie, de graphie et donc d'édition. Les éditions B42 ont aussi publié beaucoup de travaux de typographes, de graphistes. C'était donc naturel de te tourner vers elleux ?
Comme le sujet était quand même autour du graphisme et de la typographie, c'est la maison d'édition qui a le plus de visibilité sur cet axe-là. Il faut dire quand même que j'avais envoyé mon manuscrit à différentes maisons d'édition, et j'ai reçu plusieurs réponses, donc c'était très très flatteur. Apparemment, ça arrive pas à tout le monde donc voilà... Mais disons qu'avec cet axe sur la typographie, ça permettait de mettre ses recherches vraiment dans le champ graphique et typographique, bien que ce soit aussi un essai philosophique et sociolinguistique dans la première moitié du livre.
Mais comme il y avait aussi cette collection “Culture” aux éditions B42 qui publie le texte de Sarah Schulman, et aussi des textes féministes engagés, avec aussi un protocole de traduction assez important aussi puisqu'on sait que, en français, il manque énormément de textes venant de l'anglais qui n'ont pas été traduits parfois depuis 30 ans... Donc il y avait cette dynamique quand même et cet intérêt pour les questions féministes. Et donc ça semblait le perfect match pour allier graphisme, typographie et questions de genre et féminisme.
Et pour finir, est ce que tu aurais des petites recommandations non binaires belges? Ça peut être un lieu, un livre, un film, quelque chose qui t'a marqué récemment ou quelque chose qui pourrait donner à quelqu'un ou à quelqu'une envie de faire un petit séjour en Belgique...
Il y a un endroit qui s'appelle Naast Monique qui est super intéressant. C'est des personnes de TPBG queers qui font plein plein de choses, de l'atelier de réparation de vélo à des soirées, des verres, des apéros, des ateliers. Il y a aussi un collectif là-bas qui collecte des archives queers. Donc je conseillerais de regarder ce qui se passe à Naast Monique, si vous êtes à Bruxelles pour le week-end !
Références citées dans l'émission
- Le site de la collective belgo-française Bye Bye Binary : https://genderfluid.space/
- La typothèque, avec plein de polices de caractère post-binaires à télécharger librement : https://typotheque.genderfluid.space/
- Le texte de la proposition de loi "visant à protéger la langue française des dérives de l’écriture inclusive” : https://www.vie-publique.fr/loi/291600-interdiction-de-lecriture-inclusive-proposition-de-loi
- Le site de Camille Circlude où on peut suivre ses projets : http://camillecirclude.be/
- "Préconisations", un article d'Eliane Viennot, autrice de Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! (iXe, 2014) : https://www.elianeviennot.fr/Langue/preconisations.pdf
- Compte instagram de l’équipe de football Cachuètes Sluts : https://www.instagram.com/cacahuetessluts/
L'équipe de l'émission
Présentation : Zoé Monrozier
Réalisation : Colin Gruel
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