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Vous êtes là, vous vibez dans votre vie, le printemps pointe enfin le bout de son nez et clairement vous demandez rien à personne. C'était sans compter sur les sénateurs du groupe Les républicains qui ont déposé la semaine dernière un document de travail mené par Jacqueline Eustache-Brinio pour faire un état des lieux des actions à mener suite à, je cite, “une hausse croissante des demandes de changement de sexe chez les enfants et chez les adolescents”.
Sous prétexte de vouloir protéger les mineurs, ce document aboutit à une liste de préconisations à adopter dans les domaines médicaux et administratifs comme interdire l’accès aux hormones, aux bloqueurs de puberté (comme très récemment en Grande-Bretagne) ou même la fin de la prise en compte des questions d’identités de genre à l’école.
Le groupe Les Républicains souhaiterait faire aboutir ce document dans une proposition de loi avant l’été.
Avant d'aboutir à ce rapport de 400 pages où la transphobie qui s'exprime confinerait presque au complotisme, les sénateurs ont mené plusieurs audiences. Une seule association trans a été reçue : OUTrans, le groupe féministe d'autosupport trans. Nous recevons cette semaine Anaïs Perrin-Prevelle, directrice de l'association.
Racontez-nous la genèse de ce rapport…
Anaïs Perrin-Prévelle : L'origine de ce document de travail, c'est un groupe qui s'appelle l'Observatoire La Petite Sirène, qui essaye de s'opposer par tous les moyens possibles et imaginables à la prise en charge de l'identité de genre chez les mineurs et qui a un certain écho, et en particulier du côté de certain·e·s sénateurces, en l'espèce la sénatrice qui est à l'origine de ce rapport-là, Jacqueline Eustache-Brinio.
En lisant le rapport, on constate à quel point le travail de cette commission était très orienté. Céline Masson et Caroline Eliacheff, qui sont les deux directrices de l'Observatoire, étaient présentes à toutes les auditions.
Sur la portée du rapport, c'est un peu difficile à dire dans le sens où c'est un rapport interne au groupe Les Républicains, c'est pas un rapport d'une commission du Sénat, même s'il y a le tampon Sénat. En réalité, c'est juste un document interne au groupe LR. Et encore… En fait c'est une personne qui dans son coin a fait son truc, mais qui a utilisé un peu les ors de la République pour donner l'impression que c'est quelque chose d'un peu officiel. L'avantage de pouvoir le faire du côté juste au sein du groupe LR, c'est qu’il n'y avait pas d'obligation de faire quelque chose dans les règles de l'art, il n'y avait pas l'obligation de respecter un certain pluralisme, il n'y avait pas l'obligation d'avoir vraiment des gens qui vont retranscrire ce qui s'est dit pendant les débats. Et donc ça donne la liberté de changer, de travestir la réalité, de choisir les termes qui les intéressent.
Ça donne un rapport complètement biaisé. C'est strictement un élément idéologique qui sert de tract à l'Observatoire de la Petite Sirène.
Le rapport débouche sur une proposition de loi visant à restreindre l'accès des aux parcours de transition pour les mineurs. Quelle est la situation aujourd'hui et comment sont elles prises en charge ?
Alors, il y a beaucoup de fantasmes sur la prise en charge des mineurs. Il y a une réalité qui est la difficulté d'accès de façon générale aux soins pour les personnes trans, qu'elles soient mineures ou majeures, et qui est encore plus criante du côté des mineurs, dans le sens où il n'y a pas de règle ou de cadre sur la prise en charge des personnes trans par les professionnels de santé.
Il faut comprendre que, en matière de transidentité, on est dans une période de bascule, une période où, il n'y a pas si longtemps que ça, la transidentité n'était considérée que comme un trouble mental. Ce n’est plus le cas aujourd'hui. C'est assez récent, hein, parce qu'au niveau de l'OMS, la dépsychiatrisation de la transidentité ne date que du 1ᵉʳ janvier 2022 pour sa mise en application.
Pourtant, aujourd’hui, pour les mineurs, la pédopsychiatrie reste le seul point d'accès possible pour un parcours de transition. Et du coup, il y a des sortes de critères de souffrance qui sont positionnés : si un jeune ou une jeune ne souffre pas assez, en gros s’il n'a pas fait de tentative de suicide, ne s'est pas scarifié, s’il n’est pas à un stade où sa santé est en jeu, alors c'est très compliqué d'avoir une prise en charge parce qu'il y a très peu de personnels qui acceptent de prendre en charge dans les hôpitaux qui sont sous dotés en la matière. Donc au final, il y a extrêmement peu de personnes trans qui sont, qui sont accompagnées.
L’association OUTrans a été auditionnée, par votre voix, pour ce rapport. Pourquoi avoir proposé un entretien avec quelqu’un qui aura de toute façon un avis contraire à ce que les sénateurs cherchent à prouver ?
En fait, cette audition, et de façon générale ce rapport, c'est un piège. Parce que globalement, ils et elles ont essayé d'interroger des associations, donc ont invité des associations pour se dire “Vous voyez, on est pluralistes, on essaie d'inviter un maximum d'associations, ce n'est pas juste un seul point de vue”. Mais si on y va, on se retrouve dans la situation dans laquelle on est là, avec en fait une reprise extrêmement partiale et partielle de nos propos. Sur une d’audition, il n'y a que quatre lignes qui ont été retenues. Il y a d'autres associations qui ont été approchées, qui avaient donné leur accord pour pouvoir y aller, et qui n’ont pas pu, pour de questions de calendrier. Et au final, je crois qu’on s'est retrouvé·e·s à très peu d'associations à intervenir. Je crois que nous sommes la seule association de personnes trans reconnue en tant qu'association de personnes trans à intervenir sur l'ensemble.
On s'est retrouvé finalement à la fois dans un piège et pas dans un piège. Parce que le fait d'avoir été de l'intérieur permet d'avoir la légitimité de dire réellement ce qui s'est passé et de dénoncer du coup la façon dont les choses se font. Et on a en tête par exemple de publier prochainement peut être l'exhaustivité de notre audition pour montrer la différence entre les trois lignes qui sont retenues et leurs complète d'auditions, je crois. C'est même sur un peu plus d'une heure, l'heure complète d'audition qu'on a pu avoir avec cette commission et montrer à quel point n'ont été retenu que les éléments qui pouvaient les arranger et surtout pas les éléments qui pouvaient les déranger.
Parlons maintenant de ces fameux arguments qu'avancent les Républicains, notamment l'argument qui lance cette fois ce rapport une hausse croissante, voire une explosion des demandes de transition de genre chez les mineurs ces dernières années. Est ce que c'est vrai ?
Je vais vous donner deux chiffres. Pour le Mois des fiertés de juin 2023, l’institut de sondage Ipsos a réalisé une étude sur le nombre de personnes LGBTQ+ et le nombre de personnes dans la diversité de genre dans 30 pays à travers le monde et entre autres la France, avec une étude représentative de la population française et qui dit qu'il y a 10% des personnes en France qui s'identifient comme LGBTQI+, et 4 % des Français·e·s qui se reconnaissent dans la diversité de genre. Et pour les jeunes de 18 à 26, c'est 22 % qui se disent LGBTQI+ 11 % dans la diversité de genre. On peut imaginer que pour les moins de 18 ans, on sera à peu près sur les mêmes ordres de grandeur.
Il y a 16 millions de mineurs en France. Donc on peut imaginer qu'il y aurait, à la louche, si on retire les plus jeunes âge, au moins un million de personnes qui pourraient avoir besoin d’accéder à un parcours de transition. Ou a minima d'avoir une écoute, d'être reconnu dans leur genre. Imaginons que sur ce million de personnes, ne serait-ce que 10% voudrait se lancer dans un parcours de transition, ça reste quand même 100 000 personnes.
Pourtant, le rapport le dit lui même : en tout et pour tout, en France, il y a 294 enfants qui ont affection longue durée (ALD), donc une prise en charge à 100 % dans le cadre d’un parcours de transition. Et au sein les équipes dans lesquelles on est nous, parce qu'on fait partie des réunions de concertation pluridisciplinaire à la Pitié-Salpêtrière, sur dix ans, je crois que c'est en tout à peu près 700 gamin·e·s qui ont été suivi·e·s sur dix ans. Et sur ces 700 gamin·e·s, il y en a très peu qui arrivent à la prise d'hormones, ou aux bloqueurs de puberté. Donc en fait on est en train de faire tout un foin autour de rien.
Oui, un problème de la prise en charge des personnes trans, mais c'est pas le fait de les prendre en charge qui est un problème, c'est le fait de ne pas les prendre en charge qui est un problème. Parce que là ça pose un vrai sujet de santé mentale, parce que le fait qu'on n'accompagne pas l'identité de genre des personnes, on les accompagne pas dans leur transition, ça crée des vrais troubles au niveau de la santé mentale des personnes.
Ce qui est fondé par contre, c'est qu'il y a effectivement une augmentation de la compréhension de ce qu'est la transidentité. Et les personnes trans sont capables de dire ce qu'elles ressentent aujourd'hui et de mettre un terme sur ce qu'elles ressentent. Ce qui n'était pas le cas avant. Et d'ailleurs on le voit dans les études, il y a effectivement une augmentation sur les dernières années parce qu'il y a une plus grande acceptation du terme. La dépsychiatrisation de la transidentité, ça remonte seulement au 1ᵉʳ janvier 2022. Donc c'est normal qu'à partir du moment où on considère que quelque chose, qui était vu comme étant un délire psychiatrique, est en fait tout à fait normal, les gens se disent “ah bon bah du coup j'ai le droit de l'être”, c'est juste logique.
Et ç'aurait même été anormal qu'on n'ait pas une forte augmentation du nombre de personnes trans. Et puis à un moment, ça peut se stabiliser. Et d'ailleurs c'est ce qu'on commence à voir dans un certain nombre d'études où il y a les courbes qui ont augmenté assez fortement sur peu d'années, mais qui maintenant ont tendance plutôt à se stabiliser à un certain niveau et qui à un niveau plus cohérent par rapport au nombre de personnes concernées.
Il y a une volonté d'interdire, comme la Grande-Bretagne très récemment, la prescription de bloqueurs de puberté soi-disant dangereux. Quels sont leurs effets concrets ?
Il faut d’abord comprendre à quoi servent les bloqueurs de puberté.
La médecine, c'est un rapport sans arrêt entre le bénéfice et le risque : qu'est-ce qu'on va obtenir face aux risques qu'on pourrait éventuellement prendre ? Ce qu'on va obtenir sera-t-il supérieur aux risques qu'on va encourir ?
L'idée des bloqueurs, c'est de suspendre la puberté pour que l’enfant ait le temps de réfléchir, ne pas dire dès le départ qu’on va s’engager immédiatement dans le genre revendiquer, mais simplement suspendre la puberté pour prendre le temps de la réflexion. Et si ensuite, l’enfant confirme son choix, on pourra lui donner les hormones qui correspondent au genre revendiqué. Si, au contraire, en réfléchissant, l’enfant ne souhaite plus s’engager sur un parcours de transition, on va lâcher les bloqueurs de puberté et la puberté va se faire naturellement.
Nous, on organise des groupes de parole pour les ados et les mineurs trans. On a d'un côté les ados, les mineurs, de l'autre côté les parents. Et les parents ont plein de questions autour de ça : est-ce que je dois accompagner mon enfant ? Et comment ? Et beaucoup de parents nous disent : “Moi, je veux bien, mais je préfère que mon enfant prenne sa décision quand iel sera majeur, parce que je ne veux pas prendre de décision maintenant”. Et on leur explique que ne pas prendre de décision, c'est prendre une décision. C'est prendre la décision que la puberté va faire son taf, c'est prendre la décision par exemple pour une gamine trans qu'elle va avoir le visage qui va se masculiniser, qu'elle ne va pas avoir la poitrine qui va se développer comme souhaité, qu'elle va avoir la mue de la voix qui sera définitive, qu'elle va avoir potentiellement la pomme d'Adam qui va se développer, qu'elle va avoir une pilosité faciale qui va se développer, une pilosité corporelle qui va se développer, etc. Alors que si on a bloqué la puberté et qu'après on lui donne des hormones féminines, ça fait beaucoup moins d'opérations à faire. Pas d'opération sur le visage, pas de pomme d'Adam, peut-être même pas d'augmentation mammaire, pas d'opération de la voix, pas de travail sur la voix. Donc c'est énormément de gain de temps.
Un argument qu’on va beaucoup opposer à ça, c’est celui du regret : que faire si quelques années plus tard l’enfant regrette de s’être engagé trop tôt sur cette voie ?
On sait qu'à partir du moment où on s'engage dans un parcours de transition, dans plus de 99 % des cas, on va persister. Et pas plus tard que la dernière réunion, une mère qui disait “mais oui, mais je veux pas qu'elle regrette et qu'elle m'en veuille finalement d'avoir donné des hormones”... Sauf qu’on sait que les taux de regret sont extrêmement faibles, inférieurs à 1 %. À l'inverse, on sait que les taux de suicide sont extrêmement forts. Pour certaines études, on arrive à 50 %. Donc, est-ce que le sujet c'est de se dire que peut-être que, dans 1 % ou moins de 1 % des cas, il y aura un risque de regret ou au contraire de dire que, de façon un peu plus certaine, on va avoir peut être un suicide, mais au moins des opérations multiples à faire par la suite.
Donc pour éviter une une éventuelle opération qui a peu de chances d'arriver, on va de façon certaine pousser vers des opérations qui vont fatalement arriver derrière. Donc c'est très compliqué pour les parents, on dit pas que c'est facile ! Mais les bloqueurs, ça permet de suspendre un peu cette puberté-là, de prendre le temps de réfléchir collectivement : les parents, l'enfant, etc.
Nous, on est pour l'autodétermination des personnes trans. On pense que les personnes trans sont les seules personnes qui sont capables de dire quel est leur genre et comment elles peuvent potentiellement faire la transition qu'elles souhaitent. Et la question, c'est de savoir est-ce qu'un enfant est capable de s'autodéterminer. Il y a certains enfants qui, très tôt, sont capables de s'autodéterminer.
Ce qui est très intéressant quand on regarde la situation à l’étranger, c’est qu’on se rend compte que dans les pays qui ont récemment basculé sur l'autodétermination pour les changements de mention de sexe à l'état civil, l'âge qui est proposé pour l'autodétermination et la capacité de faire un changement de mention de sexe à l'état civil sans l'accord des parents, c’est quatorze ans ou quinze ans. En France, déjà à 18 ans, on a du mal. Et si on suit le rapport de Jacqueline Eustache-Brinio, il est même dit que pour les majeurs avant 25 ans, il faut s'interroger sur le fait de faire des opérations. Jusqu'à 25 ans, on ne serait pas capables de prendre une décision en France. Mais les enfants dans d’autres pays à quatorze ans, ils sont capables de prendre cette décision… Il doit y avoir un problème en France, non ?
Le rapport s'appuie-t-il sur des témoignages de détransitions ?
Je crois qu'il ya un témoigange, oui. Mais le rapport n'est pas capable de sortir des vrais chiffres.
Nous, on a aucun problème avec les détransitions. Le jour où on aura la capacité de naviguer plus facilement dans le genre, notre société aura davantage évolué.
Indépendamment de ça, les chiffres qu'on a aujourd'hui sur les détransitions sont très faibles. Et le peu d'exemples sont souvent instrumentalisés. Il y a par exemple un chiffre de la US Trans Survey, une grande étude qui porte sur les personnes trans aux Etats Unis, et la question est de savoir si, pour les personnes trans qui répondent au questionnaire, il y a eu un moment où elles ont marqué une pause dans leur parcours, ou si elles sont revenues en arrière. De mémoire, il y a 7 ou 8% des répondantes qui disent oui. Mais ça ne veut pas forcément dire qu'elles ont détransitionné !
Tout est détourné, et il y a très peu d'études qui montrent qu'il y aurait une augmentation des détransitions. Les études montrent plutôt qu'on persiste plkus largement. Et on constate même que quand on s'intéresse au cas des personnes qui entament une détransition, qui reviennent en arrière, la plupart du temps, leurs motivations, c'est plutôt la difficulté à faire une transition sociale : c'est compliqué d'être une personne trans dans nos sociétés, donc c'est parfois plus facile d'arrêter. Ca ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de transition plus tard !
Mais encore une fois, on n'a pas de problème avec ça ! On trouverait même normal d'en faire plus...
Comment peut-on répondre à ce rapport qui malgré tout fait beaucoup de buit ? Est ce qu'il pourrait y avoir un contre rapport parlementaire qui pourrait avoir un impact ?
Ça fait longtemps qu’on sait que ce rapport doit sortir. On aurait été ravi·e·s qu'à ce moment là, des sénateurices de gauche, ou même des députés, puissent s’engager aussi sur ce champ pour proposer un contre-rapport. Maintenant, c’est trop tard. Donc il faut malheureusement résister. Le problème, c’est que la parole des concernée est quasiment inaudible sur le sujet, même la nôtre, alors qu'on est la seule association trans à avoir été auditionnée. Il n’y a que sur Radio Campus Paris que j'ai pu en parler. Donc merci ! Mais ça reste un problème.
On a besoin du coup d'avoir des parlementaires qui nous soutiennent et on aimerait bien que les parlementaires se mouillent parce que le sujet, c'est ça. Aujourd'hui, un parlementaire va se mouiller en faisant un tweet, c'est cool. Elon Musk est content, il vous remercie. Mais sorti de ça, ça n'a aucun intérêt. Ce qui est intéressant, c'est qu'il y ait des parlementaires qui aillent en première ligne pour dire “Écoutez la parole des personnes concernées”, qui aillent faire des propositions de loi alternatives, et je dirais même, dans un premier temps, qu'ils aillent se former sur les transidentités. On fait beaucoup de formations. Les seules personnes qu'on ne forme pas, c'est les journalistes, les magistrats et les parlementaires, c'est-à-dire les personnes qui finalement vont amener l'opinion d'une façon ou d'une autre et vont prendre les décisions d'une façon ou d'une autre. C'est un vrai sujet. Ce serait bien qu'enfin on puisse former les parlementaires sur les enjeux d'identité de genre de façon à ce qu'ils et elles puissent avoir un point de vue qui soit cohérent à la réalité et pas aux fantasmes. En fait, ce rapport, il charrie énormément de fantasmes, et nos voix peuvent les combattre.
Ce rapport, il est clairement transphobe au sens étymologique du terme. La transphobie, c'est avoir peur des personnes trans. Ce rapport est rempli de peurs. La peur qu'un enfant soit trans. La peur qu'un enfant fasse une transition. La peur de la façon dont les personnes vont parler de leur identité de genre. La peur dont les associations peuvent accompagner les personnes trans. La peur dont les médecins peuvent accompagner les personnes trans positivement. Avoir peur de la transidentité, c'est littéralement de la transphobie. Il faut dire les mots, il faut dire les choses.
Et ce qui serait bien, c'est qu'on puisse avoir des personnes en charge de la lutte contre les discriminations, par exemple au gouvernement qui nous défendent. Le problème, c'est que la personne qui est en charge de la lutte contre les discriminations au gouvernement, Aurore Berté, a dit dans le JDD qu'elle allait recevoir les parlementaires. Elle n'a toujours pas reçu les associations de personnes trans. Ce n'est pas la première fois qu'elle ne nous reçoit pas. Il serait grand temps qu'elle s'occupe de son ministère et pas du ministère de la Famille ou de la moralité. Elle est au ministère de la Lutte contre les discriminations. Pas au ministère de la Lutte pour la morale publique.
Présentation : Diego de Cao
Réalisation : Colin Gruel