-« Le bureau déclare que les impérialistes mènent une course aux armements d’une ampleur sans précédent et accélèrent les préparatifs de guerre.

Comme vous le savez, l’un des éléments cruciaux d’une stratégie nucléaire est de frapper de telle manière qu’une seule frappe désactive autant d’installations vitales de l’ennemi que possible. Ainsi, celui qui connaît mieux les objectifs, les intentions et la nature complète des préparatifs militaires et politiques de l’autre camp, prendra l’avantage bien avant que les missiles n’atteignent la cible. A cet égard, bien avant l'apparition d'une confrontation militaire, une confrontation des services de renseignement surgit. Notre objectif est de gagner cette confrontation..

Le service de renseignement extérieur du KGB joue un rôle clé dans la réalisation de cet objectif, il a beaucoup d’expérience et lutte efficacement contre l’ennemi.

Mais aujourd'hui, nous devons réfléchir à la manière d'accroître encore son efficacité face à des tâches nouvelles et plus complexes. En bref, les services de renseignement doivent apprendre à agir de manière plus ciblée, plus précise et plus rapide. L’objectif est de ne pas rater les préparatifs militaires de l’ennemi, le principal ennemi [les États-Unis], ses préparatifs en vue d’une frappe nucléaire, et de ne pas rater le risque réel d’éclatement d’une guerre.»

Il s’agit là d’extraits d’un long discours prononcé par Youri Andropov à l’époque directeur du KGB, les services de renseignement de l’URSS,,. On peut considérer ce discours comme l’acte fondateur d’une des opérations de renseignement les plus importantes menées par le KGB, dans un climat de tension majeure entre les Etats Unis et l’union soviétique. Connue sous le nom d’opération Ryan, pour Raketno-Iadernoe Napadenie, en français attaque de missile nucléaire, celle-ci s’inscrit dans le contexte d’une relance de la course aux armements mais aussi dans un climat psychologique très particulier. En effet la paranoïa s’est installée chez un grand nombre de responsables militaires ou du renseignement soviétique; et aux Etats Unis le locataire de la maison blanche, le président Ronald Reagan adopte une réthorique provocante, un anti communisme primaire directement hérité du Maccarthysme. Le monde le saura bien plus tard mais nous sommes passés très près d’une troisième guerre mondiale, un affrontement qui aurait été nucléaire.

Je reviens pour vous aujourd’hui sur cette opération Ryan et ces circonstances.

programmation musicale

-Sun Ra nuclear war

-Hugh Hopper miniluv

-Hugh Hopper miniluv

recherche documentaire, lecture de texte et production : Olivier Delaporte

assisté pour la technique par Jean et Kelian