La musique classique et au-delà • Metaclassique
19:00
19:59
« Berlin c’est les testicules de l’ouest, quand je veux faire hurler l’ouest, je presse Berlin ». C’est Nikita Khrouchtchev qui prononça cette phrase en 1963. Le dirigeant soviétique ne s’embarrassait pas de précautions langagières, et près de quatre décennies plus tard le jeune premier ministre de la fédération de Russie, aura tout autant recoures à un langage aussi cru qu’explicit.
« Nous butterons les terroristes jusque dans les chiottes », la phrase est entrée dans l’histoire. Elle fut prononcée par Vladimir Poutine, lors du déclenchement de la seconde guerre de Tchétchénie. A cette époque celui qui n’est encore que le premier ministre de Boris Eltsine a fait son apparition sur la scène publique depuis quelques mois. Dans notre précédente émission nous avons suivi l’itinéraire complexe qui lui a permis d’accéder au pouvoir, dans un contexte de bouleversements considérables de la Russie. Pour de nombreux observateurs Vladimir Poutine semblait plus présentable qu’un Boris Eltsine à la santé fragile mais surtout corrompu. Pourtant l’arrivée du nouveau premier ministre s’accompagne du déclenchement d’une guerre qui a soit disant pour but d’éradiquer le terrorisme et de rétablir l’ordre en Tchétchénie. Mais rapidement les faits qui entourent cette offensive militaire apparaissent douteux. Il est aujourd’hui possible d’affirmer que certains faits inaugurant la carrière politique de Vladimir Poutine, ont relevé d’une manipulation. Les occidentaux sont restés particulièrement modérés dans leur opposition à cette guerre, ne voulant pas fragiliser davantage Boris Eltsine dont la posture politique était plus que précaire. Le monde a aussi préféré ne pas s’attarder sur les rumeurs d’implication du FSB dans la vague d’attentats de Septembre 1999. Si au fil des années Vladimir Poutine va inexorablement faire évoluer son pouvoir vers une dictature, et renouer notamment avec les vieilles méthodes du KGB, emprisonnements et assassinats ciblés, la communauté internationale va mettre longtemps à réagir et tentera jusqu’au bout d’amadouer le dirigeant russe, en lui faisant notamment ce magnifique cadeau des Jeux olympiques d’hiver en 2014. Mais la diplomatie du sport ne fut pas plus efficace que les autres tentatives. SI l’on ne peut pas parler d’une nouvelle guerre froide, il faut bien reconnaître que les présidence Gorbatchev et Eltsine semblent avoir été une parenthèse et que Vladimir Poutine se situe bien davantage du coté de Staline ou Andropov, à ceci près que les dirigeants soviétiques dépendaient du parti communiste; aucun d’entre eux n’a connu la longévité de Poutine qui a déjà régné sur la Russie, plus longtemps que Staline et qui vient d’être réélu pour un mandat de six ans.
Programmation musicale
-Randy Newman Putin
-PTVP Листовки
-Kraftwerk numbers / Computer World
recherche documentaire, lecture, programmation musicale et réalisation Olivier Delaporte
assisté à la technique par Jean