Gilone • Run
Paul Bowles n’était pas ethno-musicologue. Pourtant, en 1959, alors qu’il connaît déjà parfaitement ce pays pour s’être installé depuis plus de dix ans à Tanger, c’est bien comme tel qu’il entreprend de capter l’âme de la musique marocaine.
Pour l’écrivain américain ayant un temps hésité à embrasser le métier de compositeur, cette âme est principalement berbère mais progressivement masquée par l’arabisation du pays. Du nord et de ses villes impériales aux harmonies sophistiquées jusqu’aux blues des portes du désert au sud, il s’agit donc d’en restituer la pureté qui s’exprime dans des cadences propres, hypnotiques le plus souvent et qui fascineront tant la Beat Generation que les futurs Brian Jones, Robert Plant ou Jimi Hendrix.
Restitués dans leur intégralité (ils avaient été édités pour rentrer au chausse-pied sur deux LP vinyles) par l'excellent label Dust to digital tout le long de quatre cds qui sonnent comme les mille chiens de l’enfer et superbement présentés dans un livret époustouflant, ces trente joyaux ne vous quitteront plus.
Jazz and Co avait envie de vous présenter ce témoignage indispensable sur une des plus belles et riches traditions musicales d’Afrique du Nord en compagnie de Yoram Rosilio, contrebassiste aux multiples casquesttes (Anti Rubber Brain Factory, Tikkun, Chicken Fate Quartet, Ping Machine, Healing Orchestra) et fin connaisseur des musiques traditionnelles marocaines.
Music of Morocco From the Library of the Congress - Recorded by Paul Bowles- 1959 (Dust to Digital/Differ-Ant)
Pour creuser:
La longue chronique de Pierre Tenne et son interview de Yoram Rosilio Pour DJAM!
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