Joyce Moreno • Feminina
Dites, qu'avez vous vu ? Telle est l'interrogation qui clot la troisième section du poème "Le Voyage", de Charles Baudelaire. Cette question, nous la poserons entre autres à Sami Tchak et Jean-Luc Coatalem, écrivains, voyageurs, acteurs et témoins du monde, qui sont à nos côtés ce soir.
Vous êtes à la Bouquinerie, et nous fêtons ensemble les 25 ans du festival international du livre et du film : Étonnants Voyageurs. Avec des interventions téléphoniques du Président de l'association Etonnants Voyageurs, Michel Le Bris, qui ponctuent notre entretien, nous nous plongeons dans l'histoire de ce festival désormais mythique, qui brasse chaque année plus de 60 000 spectateurs autour de 200 auteurs qui n'ont pas la plume dans leur poche ! Jean-Luc Coatalem, fidèle voyageur et etonnant écrivain vient de publier un roman truculant, à la croisée des chemins du romanesque, mi polar, mi récit de voyage : Fortune de mer, chez Stock.
En Bretagne, il faut se méfier des apparences autant que de la météo. Ainsi, quand dans le petit avion à destination de Ouessant embarquent deux druides, un spécialiste des abeilles et une Espagnole couronnée par un donut de cheveux, tout peut arriver et tout va arriver, et pas de la façon qu’on imagine… Sur place, ils retrouveront une clique d’ornithologues japonais, le sieur Pommereau, qui joue au détective privé, et ce chanteur à succès, Vassili, beau ténébreux venu se mettre au vert après une histoire de moeurs. Dans ce mouchoir de poche qu’est Ouessant, les histoires de chacun vont s’entrecroiser, et les désirs s’affoler. De surcroît, face à la tempête qui gronde, il faudra faire face aux légendes comme celle du poulpe géant. Et au délire de quelques-uns que le grand large a déjà bien secoués… Avec poésie et fantaisie, Jean-Luc Coatalem signe une sorte de polar métaphysique, où le dérisoire tutoie le drolatique. À lire comme une fable du grand Ouest. Sami Tchak, lui, se livre avec brio encore une fois à l'art de l'essai avec La couleur de l'écrivain, aux éditions La Cheminante.
« J’avais toujours su que mon rapport au monde était influencé en partie par ma peau. Ma couleur a son mot à dire sur ma conscience, sur ma sensibilité, elle détermine aussi, dans une mesure non négligeable, le regard des Autres sur moi, nombre de leurs aprioris favorables ou négatifs à mon sujet. Ma couleur, sans constituer une frontière, peut orienter mes choix, mes territoires de butinage. Cependant, mon travail d’écrivain consiste toujours à tenter de proposer ma voie/voix. »
La Nouvelle Bouquinerie
Abonnez-vous au podcast