Trouver les mots

Depuis vendredi soir, depuis l'horreur et la tristesse, depuis que les rues de Paris ont changé de dégaine, depuis que la violence et les maux du monde nous ont bondi au visage, on a vu, parlé, pleuré, ri, gueulé, toutes les couleurs de l'arc en ciel.

Qu'est ce qu'on pourrait bien se dire qui n'a pas déjà été dit alors qu'on a encore tant de choses à dire ?

Qu'est ce qu'on fait à la radio ? Comment on fait chez nous ? Comment on continue, qu'est ce qu'on recommence ?Alors là, pour l'instant, je ne sais pas. Sauf qu'on peut continuer de faire ce qu'on sait si bien faire.

SortirParlerMangerBaiserChanterDormirCourirLire.

Voilà un p'tit bout de ce qu'on sait faire. Quand on sait plus trop quoi dire, on peut toujours lire.

Lire, c'est exprimer et écouter à la fois. Une voix qui en porte une autre, qui l'entend et qui s'en fait l'écho... Et plein de voix qui résonnent, de belles voix, de grands textes, des gros mots, voilà ce qu'on veut entendre nous ce soir à la bouquinerie, voila ce qu'on veut partager ensemble, et avec vous.

Fanny, Danya, Clotilde et Alban, tous bénévoles de la radio, sont en studio ce soir pour partager leurs textes avec nous. Poèmes, essais, chansons, création sonore... Tous les moyens sont bons pour tenter de trouver les mots qui résonneront à l'esprit des autres.

En seconde partie d'émission, Bruno Doucey, éditeur de poésie et poète, nous rejoint pour comprendre et discuter ce que la poésie a à voir avec le monde, la barbarie. La poésie comme insurrection, la poésie comme arme, ou encore la poésie comme "un grand oiseau, dont une aile est le lyrisme et l'autre l'engagement" (Bruno Doucey)...

Des lectures donc, ce soir, en hommage aux victimes, à leurs proches, aux parisiens, aux inconsolables, aux sceptiques, au monde entier, à la vie... Des lectures donc, ce soir, pour vivre.