La création sonore sous toutes ses formes • Récréation sonore
19:00
19:59
En ce dimanche de Saint Valentin, Récréation Sonore reste en famille et propose une programmation non pas amoureuse mais filiale: nous allons donner la parole à des filles parlant de leurs parents .
Nous écoutons ce soir deux autrices qui ont pris le micro pour évoquer l'héritage de son père, pour Emmanuelle Gibello, le secret de sa mère pour Laure Porthé.
Transmission, héritage, mémoire, souvenir, histoire, secret, filiation sont les mots de cette émission.
« L’été ça fait toujours des histoires... c’est ce qu’on finit par croire quand on a 10 ans et que les grands se disputent. Assise sur les marches de la maison, je regarde passer une fourmi et j’entends les mots, les noms et les cris depuis la cuisine. Je ne comprends pas et pourtant je n’oublierai jamais.»
Cette création a été réalisée par Laure Porthé et a remporté le 2è prix au concours Arte Radio 2017 "Un été singulier"
C'est dans l'héritage intellectuel qu’un père transmet à sa fille que cette création prend son inspiration.
Elle propose un questionnement sur le cheminement des souvenirs au travers des différentes strates des mémoires.
Emmanuelle Gibello pose ici un regard bienveillant, sur l'homme vieillissant que son père est devenu, en mettant en corrélation deux textes qu’il a écrit à peu près au même moment : "Pensée, mémoire, folie", un essai publié en 2013 chez Odile Jacob, où il tente d'expliquer la complexité et le polymorphisme de la mémoire et "Esculape en Algérie", un texte inédit, où il remonte dans ses souvenirs de jeunesse, pour raconter avec humour et bienveillance son service militaire en tant que jeune médecin appelé dans le petit village d'Edgar Quinet, au sud de la région des Aurès. Nous sommes en 1959, il a 27 ans.
Ce documentaire est une plongée dans les fragments d'une mémoire qui s'efface. Le son y est pensé comme un tissage mental. La création sonore et la musique sont créées à partir de sons enregistrés dans le village et aux alentours de Faucogney-et-la-Mer, où Bernard Gibello est en train de s'éteindre. C'est le hors-champ des mots. On y capte à la fois le paysage qui l'entoure, mais aussi l'activité mentale qui continue de l'habiter. Il se tisse un dialogue entre les deux textes, entre deux époques, entre un père et sa fille.
Un documentaire de Emmanuelle Gibello, réalisé par Jean-Philippe Zwahlen. Une production de David Collin soutenue par le fonds Gulliver, une initiative de la RTBF, de la RTS, du service de la Promotion des Lettres de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la SCAM-SACD Belgique et France.