Marcos Valle • Estrelar
Bonjour, je m’appelle Énora, et je vais vous parler de Python, de musique et de sport.
L’œuvre que je vais vous présenter est un dessin du XVIIe siècle intitulé Les Jeux Pythiens et qui donne à voir des athlètes dans un style inspiré de l’Antiquité. Au premier plan, des personnages se préparent aux épreuves sportives, deux hommes s’exercent à la lutte devant un aurige, c'est-à-dire un conducteur de char. A leur côté, un lanceur de disque ou discobole est appuyé sur un nuage, sur lequel se trouvent des personnages mythiques autour d’un trépied. Ils tiennent des lyres et des couronnes de lauriers.
Il s’agit ici, non pas d’une représentation des Jeux Olympiques mais des Jeux Pythiques qui se déroulaient à Delphes et qui étaient les plus importants après ceux d’Olympie. Les Jeux Pythiques auraient été instaurés pour célébrer la victoire d’Apollon contre le monstre Python. Apollon étant dieu du chant et de la musique, il s’agissait à l’origine de concours musicaux. Ce n’est que progressivement que sont rajoutées des épreuves sportives telles que différentes courses de chars, la course à pied armé, la lutte. La plupart des épreuves des jeux pythiques se déroulaient sur le stade de Delphes, qui pouvait accueillir jusqu’à 6500 spectateurs. Les ruines de ce stade de 177 m de long sont visibles aujourd’hui encore.
Ce dessin ne se contente pas d’illustrer des jeux antiques, il lie également le monde des hommes et des dieux. Cette jonction se fait par le discobole, qui pourrait faire allusion à Hyacinthe, qui fut aimé et tué par Apollon alors qu’ils s’exerçaient ensemble au lancer de disque.
Mais pourquoi représenter au XVIIe siècle les Jeux Pythiens ? Pour comprendre cela, revenons ensemble à cette époque. Cette œuvre d’Antoine Bouzonnet-Stella est un dessin préparatoire pour la peinture qu’il veut présenter comme morceau de réception pour intégrer l’académie royale en 1666. Il paraît alors logique de réaliser une œuvre qui met à l’honneur Apollon et ses jeux car le roi Louis XIV avait choisi le Dieu Soleil comme emblème de son règne.
Si j’aime cette œuvre c’est parce qu'à première vue, il s’agit d’une des rares représentations des jeux Delphiques que j’affectionne particulièrement car ils lient musique et sport et qu’un second regard permet de découvrir des allusions mythologiques plus subtiles.
Les Jeux Pythiens, d’Antoine Bouzonnet dit Bouzonnet-Stella, XVIIe siècle, dessin au stylet, pierre noir, lavis gris et rehauts de gouache sur papier brun, 50 cm, Bayonne, Musée Bonnat-Helleu.
Texte et voix : Énora Vauterin
Enregistrement : Hugo Passard
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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