St Graal • Drag
Je m’appelle Céleste et je vais aujourd'hui vous parler de sculpture antique, de boxe et d’idéalisation athlétique.
L’œuvre d’art que je vais vous décrire est un marbre sculpté du IIe siècle, représentant un jeune pugiliste, c’est-à-dire un boxeur. Tout d’abord, imaginez-vous à Rome au XVIIIe siècle, du temps de la grande famille aristocratique des Borghèse, lorsque est découvert, enfoui dans le sol, un somptueux buste grandeur nature représentant peut-être un discobole, un athlète lanceur de disque.
Vous vous émerveillez devant sa posture conquérante, les courbes musclées de son corps nu et la finesse des traits de son visage. Un discobole ? Non, cette statue sera un pugiliste ! En effet, en 1781, une quarantaine d’années après sa découverte, le sculpteur italien Vincenzo Pacetti restaure l’athlète pour en faire un boxeur. Pour quelle raison ? Lors de la fouille, des mains de pugiliste entourées de lanières de cuir ont également été retrouvées, elles ont donc finalement été rendues à leur propriétaire.
Chez les Grecs et les Romains, le combat d’homme à homme, sans armes, était très prisé. Le pugilat est connu pour être le sport le plus rude et le plus violent, c’est l’ancêtre de la boxe. Il exigeait un haut niveau de maîtrise et de stratégie alliée à une bonne dose de courage et d’endurance. Le pugilat fait partie de l’une des trois épreuves de combat des Jeux Olympiques antiques grecs. Notre boxe moderne, quant à elle, est inscrite au programme des Jeux Olympiques contemporains sous sa forme anglaise depuis l’édition de 1904. Jugée trop dangereuse, son entrée aux JO a longtemps été retardée et n’a été ouverte aux femmes que depuis 2012.
Mais, le saviez-vous ? Dans la mythologie grecque, Apollon, que nous connaissons tous comme étant le dieu de la musique, est également celui des pugilistes après avoir vaincu à mains nues Arès lui-même, le dieu de la guerre.
Ce que j’aime dans cette œuvre, c’est sa pureté, l’athlète est vainqueur, mais son expression reste humble face à la souffrance de son adversaire, impassible, tout en exprimant avec son corps la gloire de ce beau sport qu’est la boxe.
Pugiliste, auteur inconnu, restauré par Vincenzo Pacetti, IIe siècle, marbre, découvert à Rome en 1739, 1m86 par 63 cm, Paris, Musée du Louvre, actuellement en dépôt au Musée National du Sport à Nice.
Texte et voix : Céleste Gely
Enregistrement : Kélian Jeannez
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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