O O • TOUCHE
Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Apolline et je vais vous parler de trophée, de bronze et de cyclisme.
Aujourd’hui, nous allons parler d’une œuvre réalisée en 1894, un trophée créé par le sculpteur François Raoul Larche et surnommé le Bol d’Or.
Imaginez, devant vous, une coupe où deux figures sculptées en bronze doré, un homme et une femme se détachent de la coupe en haut-relief. L’homme est une allégorie du sportif idéal, il s’élance, un pied posé sur la roue ailée se dirigeant vers la femme, symbole de la Victoire. Elle semble lui tendre la main, sur le haut de la coupe, une frise représentant des cyclistes en pleine course révèle la destination du trophée. La panse de la coupe est ornée de motifs végétaux.
Mais que récompense ce trophée ? Comme son nom l’indique, il récompense le vainqueur de la compétition du Bol d’Or ! C’est une course d’endurance de cyclisme créée en 1894 par Paul Decam, directeur du journal Paris-Pédale. Sa première édition a lieu le 23 juin de la même année au vélodrome Buffalo, à l’ouest de Paris. Le premier vainqueur, le Français Constant Huret, gagne la course en parcourant 756 kilomètres en 24h. Il reçoit le trophée qui donne son nom à la course et est alors décrit dans la presse comme « une magnifique œuvre d’art exécutée spécialement pour le Paris-Pédale par le sculpteur Larche, sortant des ateliers de Siot-Decauville, et d’une valeur de 5000 francs ».
En 1922, le nom de cette course mythique migre vers le monde du sport mécanique, le Bol d’Or devient en effet une course motocycliste mais elle reprend les mêmes règles, une course d’endurance courue sur 24h. Le sculpteur François-Raoul Larche est actif de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle.
Après des débuts plutôt classiques, il est surtout connu pour ses œuvres Art nouveau aux lignes fluides et sensuelles. Ce style est sensible ici dans les figures sculptées et avec le vocabulaire végétal utilisé pour le décor du vase. L’histoire de ce trophée n’est pas non plus anodine. En effet, on a longtemps perdu la trace de cet objet, sa soudaine réapparition en vente publique après cent ans de disparition a donc été un évènement. Acquis par le musée national du sport en 2022, il est aujourd’hui une des pièces les plus exceptionnelles du musée.
Ce que j’aime avec cette œuvre c’est que son sens ne se révèle pas immédiatement, on ne penserait pas qu’elle est un symbole aussi fort dans l’histoire du sport. De plus, comme elle est produite au début du mouvement de l’Art nouveau, un mouvement auquel je suis sensible, elle m’émerveille avec son savoir-faire complexe et sa virtuosité technique.
Trophée du Bol d’Or, Raoul Larche, 1894, Bronze à double patine brune et or, H. : 0,38 m ; p. : 15 kg, achat par préemption de l’État au titre du Fonds du Patrimoine.
Texte et voix : Apolline Logre
Enregistrement : Colin Gruel
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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