Lucrecia Dalt • No tiempo
Bonjour, moi c’est Aubin. Aujourd’hui, je vais vous parler de sculpture, de lancer de poids et de fil de fer.
Notre œuvre s’intitule Le Lanceur de poids, c’est une sculpture d’Alexander Calder datée de 1929. Pour la reproduire, choisissez lors d’une compétition d’athlétisme un lanceur de poids au moment où il s’élance. Saisissez-vous d’un fil de fer, pliez-le, tordez-le, vous obtenez la silhouette de l’athlète : son bras droit est tendu et sa jambe droite lui sert d’appui. Et voilà, vous venez de réaliser Le lanceur de poids d’Alexander Calder.
La réalisation de cette œuvre débute assez traditionnellement. Alexander Calder se rend au stade Charléty, au sud de Paris, et réalise quelques croquis grâce à un modèle, le jeune lanceur de poids, Paul Poitevin. Et pourtant, cette œuvre constitue une petite révolution à elle seule dans le monde de la sculpture. L’artiste utilise un matériau qui n’a rien à voir avec le marbre, que l’on retrouve souvent en sculpture.
Alexander Calder a suivi une formation d’ingénieur et lorsqu’en 1923 il se tourne vers la sculpture, il choisit un matériau industriel en lien avec sa profession : le fil de fer, ce qui est inattendu. Notre œuvre illustre parfaitement ce qu’il recherche à faire. Comme Calder s’intéresse au mouvement, le fil de fer lui permet de sculpter de simples silhouettes. Avec ce matériau, il dessine d’un trait la structure et le modelé des corps. L’artiste obtient des œuvres dont la légèreté permet leur suspension, et une fois suspendues, l’air les met en mouvement, ce qui anime le métal. Ses œuvres sont ainsi de vraies sculptures en mouvement.
Ce qui est amusant, c’est qu’il représente avec légèreté un sport qui consiste à lancer un poids qui pèse entre 4 et 7 kg, environ 4 kg pour les femmes et 7 kg pour les hommes. Cette épreuve, au programme des JO depuis 1896 est ainsi détournée. On est très loin de la sculpture antique et de ses athlètes musclés !
Finalement, cette simplicité, c’est ce qui me plait le plus dans son travail. Les critiques de son époque réduisent ses sculptures à des « jouets » et je trouve que c’est particulièrement juste. C’est ce qui fait toute la force de son travail, ce traitement léger du sujet comme de la matière.
Le Lanceur de poids, Alexander Calder, 1929, fil de fer, 82 cm de hauteur sur 73 cm de largeur sur 13,3 cm de profondeur, Centre Pompidou, Musée National d’Art Moderne, Paris.
Texte et voix : Aubin Maudeux
Enregistrement : Hugo Passard
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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