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Je m’appelle Valentine et je vais vous parler de raquette, de géométrie et de tennis.
L’œuvre que je vais vous décrire est intitulée Femme à la raquette. Elle a été peinte par Marcelle Cahn en 1927.
Regardez. Une femme représentée en buste vous observe à travers la raquette de tennis qu’elle tient devant son œil droit. Le portrait est constitué de formes géométrisées. Admirez son large cou et sa petite tête ovale avec son nez droit. Sa peau jaune claire contraste avec la raquette marron et bleue. La peintre utilise des couleurs neutres ; beige, marron et gris, qu’elle pose en aplats lisses. Pas un seul coup de pinceau n’est visible.
Au milieu des années 1920, l’artiste Marcelle Cahn, d’origine strasbourgeoise, vit à Paris. Elle y rencontre le peintre Fernand Léger. Elle se rapproche aussi du purisme, un courant artistique créé par Charles-Édouard Jeanneret, que vous connaissez peut-être sous le nom de Le Corbusier, et Amédée Ozenfant. Mais qu’est-ce que le purisme ? Il consiste à peindre en partant d’une grille. Le peintre et critique d’art Michel Seuphor dit d’ailleurs de Marcelle Cahn qu’elle « regardait la vie à travers une raquette de tennis : cordes tendues horizontales et verticales cerclées d’une courbe ». Les sujets puristes sont souvent des natures mortes d’objets du quotidien, comme les raquettes de tennis peintes par Marcelle Cahn.
Elle aime représenter les symboles de la modernité : avion, dirigeable, raquette de tennis. Dans les années 1920, le tennis est à la mode. Des joueurs et joueuses français comme René Lacoste et Suzanne Lenglen remportent de nombreuses compétitions. Le tennis disparaît pourtant des Jeux Olympiques à cette époque, avant de faire son retour définitif en 1988 à Séoul.
Ce qui me touche dans cette œuvre c’est la façon dont le sujet de l’œuvre, la raquette de tennis, devient l’objet à travers lequel l’artiste regarde le monde. C’est comme si Marcelle Cahn avait peint à travers la grille de sa raquette. La peintre devient ici sportive de haut niveau.
Femme à la raquette, Marcelle Cahn, 1927, huile sur toile, 73 x 53 cm, Mâcon, musée des Ursulines.
Texte et voix : Valentine Brégeon
Enregistrement : Margot Page
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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