Mondkopf • Vivere (Finale)
Je m’appelle Maïa et je vais vous parler de graphisme, de tennis et de tenue de sport.
L’œuvre dont je vais vous parler est un dessin du peintre et dessinateur Raoul Dufy, réalisé en 1918 et intitulé Le Tennis. Le dessin est en noir et blanc et n’occupe que les trois quarts de la feuille en bas à droite. Au centre du dessin se détache un terrain de tennis avec quatre personnages en train de jouer de part et d’autre du filet, des raquettes en main. La scène représentée en contre plongée est encadrée de larges feuilles stylisées et graphiques noires. La partie semble avoir commencé : la balle est lancée.
Une large bâtisse représentée à l’arrière-plan et l’élégance des tenues nous permettent de deviner le statut social des joueurs. En effet, le tennis est au départ un sport réservé à la bourgeoisie qui tarde à être pris au sérieux dans le monde du sport. Il entre en 1896 aux Jeux Olympiques modernes mais quitte le programme en 1924 parce que la professionnalisation de ce sport n’est pas encore évidente. Il ne revient qu’en 1988 à Séoul.
Les deux femmes représentées dans cette œuvre portent un long t-shirt à manches courtes rayé en col V sur une jupe trapèze qui arrive aux genoux parce que dans les années folles, on abandonne les jupes et robes longues qu’on mettait sur les terrains de tennis dans les années 1880 jusqu’en 1910. Le développement de la mode en France à cette époque contribue au développement de tenues plus adaptées à la pratique sportive.
Raoul Dufy domine la scène artistique au début du XXe siècle, au même plan que Matisse. Le jeu de contraste entre le noir et blanc et les formes graphiques sont caractéristiques de l’artiste qui se lance dans la création de motifs textiles dans les années 1910. Le dessin dont je vous parle est lui-même décliné en motifs textiles. Les formes géométriques et graphiques témoignent de l’influence de Paul Cézanne et du cubisme dans la production de Dufy. L’ensemble prime ici sur l’individualité du motif.
C’est l’aspect graphique de l’œuvre qui me plait beaucoup. Les larges feuilles stylisées débordantes sur le terrain de tennis donnent la sensation de regarder à travers une haie comme si nous étions cachés derrière.
Le Tennis, Raoul Dufy, vers 1918, dessin, gouache, crayon graphite sur papier vélin, 55 x 48 cm, conservé au musée d’Art Moderne de Paris.
Texte et voix : Maïa Fiori
Enregistrement : Kélian Jeannez
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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