Ezra Furman • Suck the Blood from My Wound
Bonjour, je m’appelle Gauthier et je vais vous parler de lutte, de peinture et de naturalisme.
Nous allons aujourd’hui nous intéresser à une peinture datant de 1889 qui s’intitule La Lutte. C’est une huile sur toile qui a été peinte par Émile Friant, un peintre lorrain qui a été formé à l’École des Beaux-Arts de Paris.
Pour bien visualiser la scène, un petit voyage s’impose. Nous voilà à la campagne, dans un pré. Le ciel est plutôt nuageux et on peut voir au loin un grand chêne à côté d’une maison. Face à vous, sur les bords d'un cours d'eau, deux jeunes garçons, en caleçon de natation, se prennent corps à corps et cherchent à se renverser. On ressent une certaine violence qui se manifeste dans la torsion de leurs bustes noués au-dessus de leurs jambes frêles. Leurs corps ploient et résistent, tandis qu’un peu plus loin derrière, sur la rive opposée, leurs camarades les observent.
Émile Friant choisit ici de représenter une scène de la vie quotidienne, une banale dispute et non pas un moment extraordinaire. Par le choix de ce sujet et car le paysage occupe plus de la moitié de la toile, on peut rapprocher Émile Friant du naturalisme, courant artistique de la fin du XIXe siècle qui veut représenter la nature telle qu'elle est, sans aucune exagération ni scénographie.
Ce courant a notamment été influencé par la photographie, grande nouveauté de l’époque. Émile Friant s’en servait pour peintre, lui permettant d’être au plus proche de la réalité. Il a su rendre avec une grande délicatesse les différentes teintes de la peau et il a accordé une grande importance aux détails. Il va même jusqu’à représenter la saleté des shorts des enfants. Cette attention portée au réel le rapproche, alors aussi du réalisme, un autre courant artistique du milieu du XIXe siècle.
Face à cette très grande peinture de plus de 1,80 m de haut, nous sommes réellement plongés au cœur de la scène. Que l’on soit en pleine nature, ou bien face à une compétition des Jeux Olympiques, on ressent toute la tension qui se joue dans ce moment décisif où d’une seconde à l’autre l’issue du duel peut changer.
En observant cette toile, j’ai l’impression que le temps s’arrête et que, Émile Friant a réussi, par sa touche, à créer une véritable image poétique de ce qui pourrait sembler au premier abord n’être qu’une simple dispute entre deux amis.
La Lutte, Émile Friant, 1889, Huile sur toile, 180 × 114 cm, Montpellier, Musée Fabre.
Texte et voix : Gauthier Schmitt
Enregistrement : Margot Page
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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