Black Mountain • High Rise
Bonjour, je m’appelle Marie-Éléonore et aujourd’hui je viens vous parler de chevaux, de lumière et de vitesse.
Nous sommes en 1821, Théodore Géricault peint un tableau intitulé Le Derby d’Epsom.
Pensez à un dimanche après-midi, sur un champ de course avec un ciel orageux à l’horizon. Vous entendez ce bruit retentissant ? Ce sont les galops des chevaux qui arrivent au loin. Nous assistons à une course hippique, quatre jockeys se battent pour obtenir la première place. Deux d’entre eux frappent avec une cravache le cheval. Aucune patte des chevaux ne touche le sol, tous élancés dans cette course effrénée. Ils paraissent en lévitation. Leurs couleurs marrons et noires contrastent sur un fond de ciel aux nuages menaçants et un gazon verdoyant. Les chevaux sont très détaillés alors qu’autour d’eux, tout apparaît flou donnant cette impression de vitesse.
C’est à l’occasion de son long séjour en Angleterre, en 1821, que Géricault peint cette toile pour le marchand de chevaux Adam Elmore. Géricault nous présente ici une des courses les plus prestigieuses et anciennes du monde : le Derby d’Epsom. Le peintre ne s’attache pas à décrire précisément la course de cette année-là mais plutôt une course imaginaire qui nous permet de ressentir la sensation de la course. Les silhouettes étirées et élancées des chevaux confèrent à la scène une impression à la fois de vitesse et d’immobilité, comme un ralenti cinématographique. Avec un jeu sur le clair-obscur et des ombres portées, le regard du spectateur est conduit vers le centre de la toile où les chevaux courent. S’exprime alors une tension dramatique qui restitue toute la dynamique de l’action.
Est-ce que vous savez comment s’appelle cette représentation du cheval semblant voler ? Il s’agit du galop volant, une position qui est en réalité impossible physiquement pour le cheval. C’est ce que Eadweard Muybridge démontre en 1877 grâce à la chronophotographie, ce procédé permet de décomposer le mouvement grâce à une série de photographies prises en rafale.
Si la course de chevaux n’est pas aux programmes des Jeux Olympiques, on retrouve d’autres épreuves hippiques comme l’épreuve de saut qui n'apparaît que durant l’édition de 1900. Les femmes n’ont eu la possibilité d’y participer progressivement qu’à partir de 1952. L’équitation est aujourd'hui la seule discipline totalement mixte au sein des épreuves olympiques !
A travers ce tableau, j’ai l’impression de voir les chevaux dans un vol surnaturel, baigné d’une atmosphère étouffante. Je suis impressionnée par la capacité de Géricault à nous tenir en haleine en représentant un moment suspendu. Je n’ai qu’une envie, connaître l’issue de la course !
Course de Chevaux, dit traditionnellement Le Derby de 1821 à Epsom, Théodore Géricault, huile sur toile, 1821, 92cm sur 123 cm, Paris, Musée du Louvre.
Texte et voix : Marie-Éléonore Roux
Enregistrement : Colin Gruel
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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