Black Mountain • High Rise
Bonjour à tous. Je m’appelle Théa et aujourd’hui je vais vous parler de dessin, de surf, et de planche à repasser.
Fermez les yeux et tentez de visualiser. J’ai devant moi un dessin en noir et blanc réalisé par Fabien Mérelle en 2007, intitulé Surf. On y voit un jeune homme qui tente de se mettre debout sur une planche. Sa posture évoque celle des surfeurs, les pieds l'un derrière l'autre, les genoux pliés, l'air concentré, les bras cherchant à trouver un équilibre qui semble instable.
Le hic, c’est que sa planche à lui n'est pas une planche de surf, mais une planche à repasser. Autour de lui, pas de vague, que du vide. Comme tenue, pas de combinaison, mais un marcel blanc et un pantalon de pyjama. C'est ainsi qu'est toujours vêtu le personnage que Fabien Mérelle met en scène dans ses dessins, une sorte de double de lui-même. On le retrouve également dans les sculptures hyperréalistes de cet artiste contemporain pluridisciplinaire, dont le dessin reste néanmoins un des médias principaux.
Son style est réaliste et minutieux. Son fin trait d'encre est mis en valeur par l'absence de fond : ce vide apporte une grande respiration à l'œuvre, et participe à créer une atmosphère empreinte d'une certaine poésie. Un équilibre délicat se crée alors avec l'ironie du sujet, basée sur le jeu de mot de la planche. Le surf est pratiqué dans le monde entier par plus de trente-cinq millions d’adeptes, dont de nombreux jeunes. Il fut popularisé auprès du grand public dès les années 1950. Si des compétitions internationales existent depuis 1976, le surf n’est entré au programme des Jeux Olympiques que récemment, à l’occasion des Jeux de Tokyo 2020. En 2024, les épreuves se dérouleront non pas à Paris mais à Tahiti.
Alors, à l’occasion des JO, ce sport spectaculaire qui rime avec liberté risque de nous faire rêver, comme ce personnage sur sa planche à repasser, qui semble surpris au milieu d’un jeu un peu absurde. Il me paraît alors assez touchant.
Personnellement, je le projette dans le contexte du confinement, où la perspective de jouer dans les vagues, en plein air, devait en séduire plus d’un ; vous voyez certainement de quoi je veux parler. Peut-être alors que vous aussi, vous vous laisserez tenter, sur la mer, ou sur une planche à repasser, qui sait ?
Surf, Fabien Mérelle, 2007, dessin à l’encre sur papier, 28,2 sur 21 cm, Paris, Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou.
Texte et voix : Théa Viret
Enregistrement : Kélian Jeannez
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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