Daymé Arocena • El 456
Bonjour, je m’appelle Maureen et je vais vous parler de stade, de ville et de béton.
Le monument que je vais vous présenter est le stade Jean Bouin, réalisé en 2013 par Rudy Ricciotti. Ce bâtiment du XVIe arrondissement de Paris est recouvert d’un voile de béton qualifié de « peau de félin ». Imaginez le pelage d’un guépard ! Ici, il se déploie sous la forme d’une résille avec les tâches du félin qui deviennent des trous de verre qui laissent passer la lumière mais pas le bruit. La forme de la couverture est ondulante, comme un mouvement de foule dans une ola, signe d’enthousiasme de la part des supporters. Ce lieu est synonyme de cris, de passion. La couverture permet à la clameur de raisonner parmi les supporters tout en restant confiné à l’intérieur pour la tranquillité des riverains.
Le stade Jean Bouin a pour objectif d’être à la hauteur du championnat du Top 14, le championnat national français de rugby à XV. Il a été construit dans le but de permettre aux spectateurs d’être le plus proche du terrain mais également de devenir un lieu de vie avec de nombreux espaces de commerce à proximité. Le complexe a été conçu comme « un stade les pieds dans la ville », il possède deux parvis, ce qui en fait un lieu de vie, de partage, de passion à travers les supporters et les riverains.
Revenons à la couverture en « peau de félin », nous retrouvons la même technique de résille au Mucem, un musée à Marseille, réalisé également en 2013. Ces deux réalisations, dû à Rudy Ricciotti, sont possibles grâce à l’emploi du béton fibré ultra-performant. Il est capable de résister à une compression six à huit fois supérieure à celle d’un béton classique, il peut s’adapter à toutes les formes. Il a une empreinte écologique plus faible selon l’architecte. Pour mettre en place cette technique, les ingénieurs ont réfléchi à un moyen de développer des formes géométriques qui permettent au bâtiment de résister à tous les temps, en maintenant une légèreté visuelle, novatrice et aérienne. Pour le stade, ils ont créé un système à trois appuis permettant de suivre les mouvements de courbure de la toiture. Cette marqueterie de béton accompagnée de verre révèle un jeu d’ombres et de lumières ouvert vers la ville. La résille contraste avec le massif Parc des Princes accolé. Ce stade de football, achevé en 1972, utilise aussi les qualités du béton armé avec des contreforts puissants et peu d’ouvertures à l’inverse du lieu qui nous intéresse aujourd’hui. Ils sont tous les deux séparés seulement par une rue et offrent un bel aperçu de l’histoire de l’architecture sportive en France.
Ce qui me touche particulièrement dans ce bâtiment, c’est l’effet de légèreté de la résille de béton mais surtout c’est la symbolique du lieu ! Je vous ai parlé d’un stade, pour moi c’est l’endroit par excellence pour vivre le sport. Pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, ce sera dans ces enceintes que les supporters pourront partager leur passion, soutenir les athlètes, vivre les jeux !
Stade Jean Bouin, Rudy Ricciotti, 2013, Béton fibré ultra-performant, Paris, XVIe arrondissement.
Texte et voix : Maureen Grioche
Enregistrement : Margot Page
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat
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