La police-justice à portée d’écoutes • Plaidoiries
17:30
17:59
Copie d’après le sculpteur, peintre et architecte italien de la Renaissance Michel-Ange, Les tireurs d’arc est une esquisse à la plume, à l’encre brune sur papier crème, qui représente trois figures masculines en pleine action. Leurs corps musculeux sont étirés dans des positions dynamiques, qui laissent deviner qu’ils sont en train de tirer à l’arc.
Je dis « laisse deviner » car aucun arc n’est dessiné, ce qui est un peu mystérieux ; cela peut être parce que le but du dessin était de représenter les mouvements du corps pendant les différentes étapes de l’action, ou bien, l’œuvre étant une esquisse, elle n’a pas été achevée.
Les deux hommes du centre du dessin, tous deux de profil, prennent appui sur leur jambe tendue dans un geste similaire d’élan, les bras étirés par leur arc fictif. Celui en bas à droite, représenté de face jusqu’aux genoux dans un mouvement de torsion, semble relâcher les deux doigts qui maintenaient la corde.
Le tir à l’arc est une pratique qui précède de beaucoup la Renaissance, période dans laquelle s’inscrit l’auteur. En effet, les premières preuves de l’utilisation d’arc remontent à la Préhistoire, environ 20 000 ans avant notre ère. Cependant le tir à l’arc n’a été reconnu comme une discipline olympique à part entière qu’au XXe siècle. A l’instar de ce que représente ce dessin, les premières épreuves de tir à l’arc étaient principalement réservées aux hommes.
Par ce dessin, l’artiste représente l’effort comme découpé en plusieurs instants, à la manière d’un dessin animé. L’emploi de proportions idéalisées est caractéristique de l’art de la Renaissance. Cela n’est pas sans nous rappeler un célèbre dessin du XVe siècle réalisé par Léonard de Vinci, l’Homme de Vitruve, qui incarne l'harmonie parfaite entre l'individu et l'univers.
Ce qui me marque dans cette œuvre est la souplesse du trait avec laquelle sont représentés les gestes, donnant à voir un instant d’effort dynamique figé sur le papier, comme une très courte séquence de film qui passe en boucle. On pourrait presque voir les personnages s’animer.
Les tireurs d’arc, copie d’après Michel-Ange, dessin à la plume, XIVe-XVe siècle, 16,5 cm sur 23,1, Montpellier, Musée Fabre
Texte et voix : Anne-Laure Raffin
Enregistrement : Margot Page
Montage : Jean Foucaud-Jarno
Musique & web : Philipp Fischer
Coordination : Julia Martin & Grégoire Verprat