« Le combat de la vie m'a fait perdre mes sensations et mes humeurs »

Cette semaine dans Trente-Sept Deux, vous ferez la connaissance de Prokash. Ce réfugié originaire du Bangladesh, débarqué à Paris il y a douze ans, nous parle de ses documentaires sur les oppressés, les déracinés, les isolés… Tout ce qu’il dit être.

Une caméra, une gravure de l’écrivain bengali Rabindranath Tagore, une photo de sa famille dans les années 70, une autre du père de sa femme, une figurine de Ganesh, le dieu hindou qu’il avoue ne connaître que trop vaguement. S’il fallait chercher des symboles pour définir Prokash, faites l’inventaire de ce qui trône sur sa commode.

Depuis la fenêtre de son deux-pièces, ce comédien de formation voit s’animer le square Léon, cœur vert du quartier populaire de la Goutte d’Or. Mais c’est aussi ici qu’il produit ses propres documentaires, réalisés caméra au poing. En 2010, « Destination inconnue » (2010) l’emmène à la rencontre d’un Afghan, qui a trouvé au bout de l’exode la capitale française. Ce portrait raconte en filigrane sa propre expérience.

« Cet immigré que je filme, c’est mon reflet »

Pour Prokash, ancien opposant politique bangladais issu de la communauté hindoue et toujours interdit de territoire dans son pays, filmer est le meilleur moyen de dénoncer ce qu’il juge responsable de l’exil des Hommes : l’autoritarisme politique, le fanatisme religieux et la société individualiste.

Portrait réalisé par Mathieu Rollinger.

Musiques : Chassol - Ultrathéka N°1 Pt.1, Fiddler In The Street, Odissi Pt.3 (Farewell), River Song - Album Indiamore - Éditions Tricatel.

Diffusion le 25 octobre 2016 à 18h sur Radio Campus Paris 93.9FM

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