Mathilde Henzelin La saison des bêtises Ed Les Avr...
Mathilde Henzelin La saison des bêtises Ed Les Avrils

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Type
Entretien
Culture
lundi 24 février 2025
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Aujourd'hui l'invitée était Mathilde Henzelin, autrice de La saison des Bêtises aux éditions les Avrils, un roman où il est question d'une jeunesse qui vit un vide existentiel profond, de paradis artificiel.. un premier roman au style à la fois classique et moderne, parfois triste mais jamais désespéré.

Où l'on a évoqué Zweig et Schnitzler, The Brutalist et Nicolas Bouvier, le travail de scénariste, les bullshits jobs, la drogue, l'ennuie, la vie, les réseaux sociaux, l'addiction et les drogues, toutes les drogues. 

La chronique du jour était consacré à Juno et Legs de Karl Geary aux éditions de l'Olivier 

Mais avant de commencer, avez vous déjà connu une amitié totale ? 

C’est le cas de Juno et Legs deux adolescents - une fille et un garçon - vivant en Irlande au début des années 80. Leurs années collège ne sont pas vraiment du genre joyeux. On est dans l’Irlande catholique, avec des enseignants du genre sadique, où parler de châtiments corporels semble même un euphémisme tant ce sont plutôt à des tabassages que se livrent les responsables de cette école. 

C’est après une humiliation de Sean - le vrai prénom de Legs que Juno va prendre sa défense et nouer ainsi une amitié tout en pudeur... L’humiliation par l’enseignant débouchant sur une attaque dans la cour de récréation  (car la violence des adultes est aussi une autorisation donnée aux meneurs de bandes).  

Juno qui est la narratrice de l’histoire vit dans un milieu social défavorisé.. Sa mère  effectue des travaux de couture pour le voisinage, qui n’a pas vraiment les moyens de les payer.. pendant que le père boit son allocation chômage. 

Dans ce décor pluvieux - oui oui on est en Iralnde je le rappelle, la vie de Juno et de Legs n’a rien de réjouissant a priori. Et pourtant ce récit n’est pas plombant. Croyez moi : une fois le livre ouvert vous n’aurez pas envie de le lâcher. 

Cela tient je crois  au style de Karl Geary, l’auteur de ce roman. 

Son écriture est mysérieuse, on a beau lire et relire ses phrases on n’arrive pas complètement à comprendre comment il réussit à infuser autant de douceur et de tendresse dans un récit qui narre des événements tragiques qu’il n’élude jamais. 

Car on est dans une sorte de grand mélodrame social comme on n’en fait plus en France. La relation entre Juno et sa mère est à cet égard magnifiquement décrite, tout en amour tue et empêchée. 

Il y a chez cet auteur une qualité d’écriture qui ne prend jamais ses personnages de haut. Je vais caricaturer mais c’est pas grave vous êtes prévenu, dans un roman français il y aurait vraisemblablement une tendance à plaquer un schéma d’exploitation/ domination à ces personnages. 

Là c’est tout le contraire, écrit à hauteur des personnages, des adolescents, qui vivent dans un environnement ultra violent et qui conquièrent une forme de tendresse, ils ne sont jamais pris de haut. C’est un grand roman humaniste, qui ne juge pas ses personnages, il les montre tels qu’ils sont avec leurs misères mais aussi leur grandeur. 

et ça s’appelle Juno et Legs de Karl Geary aux éditions de l’olivier Et c’est traduit par Céline Leroy

La Relève
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