Emergence musicale par le webzine du même nom • Novorama
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Pour ce 16ème et dernier mix de la saison, Manon effectue un court retour vers le passé.
Pourquoi réaliser un fac-similé de rétrospective d’un moment musical aussi récent que l’année 2010 ? Légitime question. Mais malgré le peu de recul, il semblerait que les quelques années au tournant de la décennie aient représenté un moment fécond pour ce genre qu’est l’electronica fracturée à saveur industrielle, grossièrement assigné à l’étiquette IDM. Sachant que l’IDM du début des années 2010 n’est pas la même que celle des années 1990, qui n’est pas la même que l’IDM en 2015, qui elle-même n’existe plus vraiment. C’est bien cette raréfaction qui, par contraste, laisse à penser que l’herbe des usines abandonnées poussait plus verte il y a cinq ans. Ou alors l’intérêt accordé à l’époque était tel qu’on consacre au style un mini-âge d’or légèrement surévalué. Illusion ou non, les titres de cette sélection constituent des favoris personnels qui ont sereinement commencé à traverser les âges.
Si certains albums n’ont pas vieilli au mieux, il demeure chez ceux qui se maintiennent une forme d’identité commune. Un certain goût du froissement rythmique, de la saccade, de la mécanique lourde et des crissements de fin du monde. Et puis en parallèle, les envolées instrumentales, les mélodies pluvieuses, les résonances organiques. Comme si la métaphore de l’usine déserte et saturée d’herbes folles se filait d’elle-même.
Manon
Tracklist :
Photo : A Broken Mannequin Laying on the Street in Taguatinga, Edu Lauton (2016)