• (R)accord
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Inconnue, ténébreuse, redoutable... voila comment Jules Michelet décrivait la mer au milieu du XIXème siècle. A l’époque, on en était sur : au-delà de 600 mètres de profondeur, les conditions sont telles qu’aucune vie ne peut s’y développer.
Mais depuis, de multiples campagnes d’explorations ont repoussé cette limite continuellement jusqu’à se rendre à l’évidence : le vivant est partout, jusqu'aux confins des abysses à 11 000 mètres de profondeur !
Pourquoi était-il impossible d'imaginer la vie à de telles profondeurs il y a encore 200 ans ? Comment se sont déroulées les grandes expéditions océanographiques ? Et dans quel contexte se sont-elles engagées ? Un câble télégraphique rompu, des minerais précieux ou des "fossiles vivants" : les motivations qui poussent l'Homme à la prospection ont varié au cours de notre histoire...
Embarquons avec Sophie Bary à bord de ces grandes expéditions qui tentent, depuis 200 ans, d’y voir un peu plus clair dans ce monde si obscure…
Neogymnocrinus richeri. On trouve cette espèce à grande profondeur dans l'océan Pacifique ouest, notamment au large de la Nouvelle-Calédonie.
Sophie a mené son doctorat à l’école doctorale Frontières du vivant, sous la direction de Sarah Samadi (UMR 7138, ISYEB) et d’Anouk Barberousse, philosophe des sciences à l’Université Paris 4.
Elle s'est intéressée à un grand programme français de campagnes océanographiques : MUSORSTOM, devenu en 2001 TROPICAL DEEP-SEA BENTHOS. Son travail visait à comprendre l’évolution de la vision scientifique et sociétale du vivant dans les fonds marins depuis 40 ans.