Héritage d'un avenir durable: dialogue intergénérationnel et décroissance. • L'Echo des Racines
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On connaît bien les discriminations sociales basées sur l'ethnie ou la religion : les contrôles au faciès, les discriminations à l'emploi... Il est aujourd'hui notoire par exemple que la couleur de peau peut avoir un impact sur le recrutement ou non-recrutement d'une personne. On a conscience de la sous-représentation des minorités ethniques et des femmes dans la politique et les différentes sphères de pouvoir, on a entendu parler des fichages ethniques dans le football, au moment du recrutement des jeunes dans les centres de formation. Ces discriminations sont en théorie soit interdites, soit encadrées par la loi, dans le moindre des cas publiquement découragées. Mais la manifestation des discriminations ne s'arrête pas là, et elle peut être parfois bien plus subtile. Elle peut se situer dans nos réponses émotionnelles par rapport à l'autre, dans la façon dont on réagit face à une personne d'une catégorie ethnique ou d'une religion (alors apparente) différente de celles de la majorité, dans nos gestes, dans nos regards. Selon le sociologue Martín Aranguren, qui étudie ce phénomène, il convient de se poser la question de si ces discriminations subtiles, bien qu'elles ne soient pas punies ou encadrées par la loi, ne sont pas moralement blâmables, dans la mesure où elles causent un dommage à la personne qui les subit, notamment dans l'estime de soi. Pour cette émission, nous recevons Martín Aranguren, sociologue, chargé de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), rattaché à l’Unité de Recherches Migrations et Sociétés (URMIS), Université Paris-VII-Diderot.