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LVDC : Plongée dans les Catacombes de Paris
Les Voix du Crépuscule
Wikipedia nous apprend que Paris fait 105 km². En réalité, la capitale française en fait quelques dizaines de plus, car la superficie officielle ne prend en compte que la surface. Pourtant Paris ne peut se résumer à sa surface. Non contente de posséder le réseau de métro le plus dense du monde, d’avoir doublé chaque rue d'une galerie d'égout, elle repose sur un trésor vieux de plusieurs siècles loin au-dessous de ses boulevards et de ses faubourgs. Tout le monde sait que Paris culmine à 324 mètres avec la Tour Eiffel, mais on se souvient rarement qu'elle s'enfonce à plusieurs dizaines de mètres dans son réseau de carrières communément et abusivement appelées catacombes. Catacombes ... mot qui signifie « parmi les tombes ». Pourtant, de tombes il n'y en a jamais eu dans ces 300 kilomètres de carrières qui furent, pour une toute petite partie d'entre elles, transformées en ossuaires au début du XIXème siècle quand l'Inspection des Carrières, créée quelques décennies plus tôt suite à effondrement de la rue d'Enfer en 1774, décida de les utiliser pour vider les cimetières à ciel ouvert de la ville. « Arrête ! c'est ici l’empire de la mort. » Cet alexandrin que l'on peut lire dans la partie visitable des catacombes ne résume pas bien l'ensemble de ce réseau sous-terrain. Si la quasi totalité des puits d'accès permettant de descendre dans les catacombes sont illégaux voire fermés, la vie y règne pourtant bien, par la présence d'amoureux du Paris sous-terrain, amoureux que l'on appelle cataphiles qui descendent régulièrement dans les parties interdites des boyaux pour y chercher, l'aventure, le frisson, le défi sportif, le calme parfois, autant que la connaissance géologique ou encore l'histoire de la capitale. Du bunker allemand, ancien repaire de l'armée nazi, à l'ossuaire Montparnasse, de l'abri FFi qui servit de salle de réunion à Henri Rol-Tangui pour préparer la libération de Paris à la tombe de Philibert Aspairt, personnage mythique considéré comme le premier cataphile dont le corps fut retrouvé paraît-il en 1804 sous la rue Henri Barbus, c'est tout un pan fragile de l'histoire et de la vie de Paris qui se joue à l'abri des rayons du soleil.
Jusqu’alors les Voix du Crépuscule avaient transmis les voix de la surface. Nous nous enfonçons désormais de l’autre côté du miroir, dans le Paris sous Paris, et c’est dans les catacombes que nous vous invitons ce jeudi 15 mars de 20h à 21h.
En présence de :
Alexandre Cantegreil, étudiant en master à Paris 1 – Panthéon Sorbonne, auteur d’un mémoire sur les catacombes : « Hericart de Thury, catacombes et cabinets minéralogiques : la création du sous-sol parisien. »
Roxane Peirazeau, anthropologue, auteure d'une thèse sur les pratiques cataphiles : "Clandestinité et patrimonialisation : cartographie des idéaux et interactions cataphiles au sein des carrières souterraines de Paris"
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