L'émission qui mêle la recherche aux actes pour une société plus écologique • À La Racine Des Mots
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Ce dimanche 28 avril, c'est déjà le huitième numéro de cette troisième saison. On vous emmène d'abord à l'Institut du monde arabe où on va parler de football. Alors que la coupe du monde féminine de foot aura lieu en France en juin, l'institut du monde arabe propose d'ausculter l'histoire des pays arabes par le biais de ce sport, le plus populaire au monde. Foot et monde arabe, la révolution du ballon rond, est à voir jusqu'au 21 juillet près de la fac Jussieu à Paris. En deuxième partie, on va parler de l'autre exposition du moment. Ça se passe au musée d'Orsay et ça s'appelle Le modèle noir, de Géricault à Matisse. Pionnière dans la question de l'invisibilité du modèle noir dans l'histoire de l'art, l'exposition permet de revenir sur l'abolition de l'esclavage en France et l'impact du mouvement abolitionniste chez les artistes du XIXe siècle.
L'exposition Foot et monde arabe, la révolution du ballon rond présentée jusqu'au 21 juillet à l'institut du monde arabe propose un focus sur un des sports les plus populaires du monde. A l'occasion de la victoire des Bleus à la coupe du monde en Russie, l'accueil de la coupe du monde féminine de foot en juin en France et l'attribution de la coupe d'Afrique des nations à l'Egypte en 2019, le musée cherche à montrer les liens entre le monde arabe et la France dans le milieu du foot. 11 sections raconte 11 récits déterminants dans l'histoire de la discipline dans les pays arabes et en France. 11 pour le nombre de joueurs d'une équipe bien sûr. L'occasion, également, pour l'institut du monde arabe, qui ne s'en cache pas, de ramener au cœur de ses salles des publics moins habitués à fréquenter les musées. Pour ce faire, un stade pour jouer au foot sera d'ailleurs installé sur l'esplanade devant et des associations de jeunes de quartiers plus éloignés de la capitale sont invitées à les investir et à y organiser des activités. On parle tout de suite de l'exposition et de ses enjeux avec un de ses co-commissaires, Romain Maricaoudin. Avec Aurélie Clemente-Ruiz, la directrice du département des expositions de l'IMA et Nala Aloudat, la dernière co-commissaire, ils ont construit l'exposition épaulés par une équipe de 11 conseillers scientifiques, professeurs, chercheurs et spécialistes du monde arabe.
Tout commence avec la thèse de Denise Murrell, une chercheuse actuellement en post-doctorat à la Ford Fundation à la Wallach Art Gallery de New York. Elle s'interroge sur l'identité et la place de la servante noire représentée par Manet dans son fameux tableau de l'Olympia. Elle se rend compte que l'oeuvre est jugée scandaleuse à l'époque pour la position alanguie de la jeune femme blanche, et son probable statut de prostituée, mais rien n'est dit sur le modèle noir qui se tient derrière elle. Pourtant, cette femme occupe un large espace pictural au premier plan du tableau. Alors que les femmes noires, à l'époque, étaient souvent représentées à la mode orientaliste, dans une position de servitude, Manet l'a représentée au contraire totalement vêtue et actrice de la scène, engagée avec le spectateur. A partir de ce constat, elle s'est ensuite intéressée au modèle noir, ces personnes anonymes ou anonymisées peintes par les artistes du XIXe siècle dans un contexte d'abolition de l'esclavage assez tardif. Denise Murrell en fait une expo qui a été présentée à la Wallach Art Gallery de New York Posing Modernity : The Black Model from Manet and Matisse to Today. C'est cette exposition-là qui est venue à Orsay et a été adaptée au public français. Elle finira sa tournée à Pointe-à-Pitre au Mémorial ACTe, le centre caribéen d'expression et mémoire de la traite et de l'esclavage. L'exposition Le modèle noir, de Géricault à Matisse est à voir jusqu'au 21 juillet au musée d'Orsay. Une riche programmation de rencontres et de conférences est organisée en même temps, tout ça est à voir sur le site du musée d'Orsay.
Présentation et réalisation : Florence Dauly. Chroniques et débat : Marie Bigné-Hostiou, Boris Perraud et Enora Gault.