L'émission qui mêle la recherche aux actes pour une société plus écologique • À La Racine Des Mots
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Ce soir, nous recevons Ilsen About, un des commissaires de l'exposition Mondes tsiganes, la fabrique des images présentée au musée national de l'histoire de l'immigration jusqu'au 26 août 2018. En deuxième partie, nous parlerons de l'exposition Mary Cassatt, une impressionniste américaine à Paris présentée actuellement au musée Jacquemart-André jusqu'au 23 juillet 2018.
En 1995, Mathieu Pernot est étudiant à l'école nationale supérieure de la photographie d'Arles. Comme tous les arlésiens, il connaît la famille Gorgan, une famille rom installée dans la région depuis plus d'un siècle. Il commence alors à photographier les parents Johny et Ninaï et leurs enfants qu'il voit grandir, Rocky, Giovanni, Jonathan, Mickaël, Vanessa, Priscilla, Ana et le petit dernier né en 2006 Doston. Il se retrouve séparé d'eux pendant dix ans après son installation à Paris même si sa filleule Ana vient le voir deux fois dans la capitale. Ce n'est qu'en 2013 qu'il les retrouve vingt ans après comme s'ils s'étaient quittés la veille. La famille lui donne des photos réalisés pendant ces années-là pour qu'il rattrape leur vie et il recommence à les photographier mais cette fois en couleurs contrairement aux premières en noir et blanc. Les visages ont vieilli et l'aîné de la fratrie, Rocky, est décédé accidentellement alors qu'il allait avoir 30 ans. Jonathan, lui, est en prison mais bénéficiera d'une permission pour l'enterrement. Un an après la présentation de ses photos aux Rencontres d'Arles, Mathieu Pernot construit une exposition au musée national de l'histoire de l'immigration avec Ilsen About, chargé de recherches au CNRS sur l'histoire des politiques anti-tsiganes au XXe siècle et Adèle Sutre, professeure agrégée et docteure en géographie à l'EHESS qui s'intéresse à la spatialité des sociétés tsiganes. Ensemble, ils analysent la représentation des différentes communautés tsiganes de 1860 à 1980. L'exposition se clôt sur les photographies de Mathieu Pernot de la famille Gorgan. Chaque personnage est présenté, accompagné de photos en noir et blanc de son enfance et de photos actuelles. Un film de 2017 termine de nous plonger dans l'ambiance de cette famille romanichel arlésienne.
Jusqu'au 23 juillet 2018, le musée Jacquemart-André consacre une exposition à Mary Cassatt, une des femmes impressionnistes peut-être la moins connue. Peut-être est-ce parce que c'est une américaine venue très tôt à Paris pour y parfaire son style artistique? Aux Etats-Unis, elle est devenue célèbre de son vivant et l'est encore aujourd'hui. Venant d'une famille riche, elle a eu la chance de pouvoir vivre de son art tout en conseillant ses amis américains sur les acquisitions impressionnistes à faire à l'époque. Si elle choisit au départ de peindre sa famille, elle se consacre rapidement aux bébés et aux relations fusionnelles des mères avec leur progéniture. Féministe avant l'heure, elle peint des maternités modernes tout en expérimentant sans relâche tous les matériaux, fusain, encre, gravures. Elle excelle également au pastel. Rencontre avec une femme avant-gardiste, grande amie de Degas et seule femme qui trouva grâce à ses yeux.
Galadrielle : l'art aborigène en Australie
Charlotte : Tableaux pour une exposition de Modeste Moussorgski, à voir à l'opéra Bastille Boris Godounov du même compositeur à partir du 7 juin.
Marie-Hélène : Junya Ishigami, Freeing Architecture jusqu'au 10 juin à la Fondation Cartier pour l'art contemporain
Galadrielle : Artistes et robots jusqu'au 9 juillet au Grand Palais
Florence : Au fil du siècle, Chefs d'oeuvre de la tapisserie, 1918-2018 jusqu'au 23 septembre à la Galerie des Gobelins
Présentation : Florence Dauly. Chroniques : Marie-Hélène Gallay, Charlotte Landru-Chandès et Galadrielle Lesage. Réalisation : Louis-Julien Pannetier.