Et si on changeait notre manière de penser le travail ? Pour en parler, on reçoit Nicole Teke, coordinatrice du mouvement français pour le revenu de base, qui milite pour un revenu inconditionnel distribué à tous les membres de la société, de la naissance à la mort. Selon le MFRB, il faut en fait changer de paradigme, sortir de l'idée marchande du travail. Le choix doit être à l'origine du travail, et non la nécessité financière, «c'est révolutionnaire, dans notre société où il faut travailler», remarque Nicole Teke.

« Nous voulons provoquer un bouleversement de l'organisation sociale »

Faut­-il alors se calquer sur le SMIC ? Sur le RSA ? Ou s'inspirer des expérimentations européennes comme en Finlande, Suisse ou Canada ? Et pourquoi pas étendre le mouvement à l'échelle européenne ? Le plus grand défi du MFRB est en fait de changer les mentalités et la vision du travail. 

En deuxième partie d'émission, on est nombreux en studio. Véronique Essaka de Kerpel et Ludovic Parfait Goma, metteurs en scène de « Au prix de la mort », et trois des comédiens de la compagnie Actom, sont avec nous pour nous parler de cette pièce sur l’esclavage en Guadeloupe en 1802. A cette date, Napoléon Bonaparte décide de rétablir l’esclavage dans les Antilles. Des hommes s'élèvent contre cette mesure : Louis Delgrès mais également tout un peuple.La compagnie Actom raconte cette histoire avec une mise en scène épurée, pour donner corps et âme aux mots et que les corps soient décors de la pièce. Mais cette pièce est également une quête de la dignité pour les comédiens de la pièce : ce n'est pas simple d'être comédien noir. « Je suis ce que je pense, je ne suis pas ma couleur de peau. Notre arme à nous, c'est l'art ». Le spectacle n'a plus de date à Paris, mais la troupe part aux Antilles, en Guadeloupe et en Martinique, en mai. 

« On a toujours eu à cœur de montrer l'universalité et l'humanité. On parle de Delgrès, mais on pourrait parler de quelqu'un d'autre. On part de la petite histoire pour parler de la grande histoire ».

En chronique, Manon vient nous parler du projet des "halles alimentaires" qui devrait voir le jour cet été. Une alternative aux magasins bios et aux AMAP pour rendre l'agriculture biologique et les circuits couts accessibles à tous. 

Pour finir, on écoute la chronique de Fanny des relents du web, avec « que des choses dont tout le monde se fout » : est-­ce que John Snow est mort ? Comment peut-­on se blesser en réalité virtuelle ? Et si on jetait des camemberts quand on n'est pas content ? Combien d'euros peut-­on cacher dans son slip ? Autant de questions auxquelles Fanny va tenter de répondre.

Présentation : Camille Regache / Réalisation : Tiffany Battistel / Co-interview : Jules Brussel & Xenia Ivanova / Chroniques : Manon Derdevet & Fanny Malek / Coordination : Elsa Landard & Camille Regache / Web : Clara Lacombe