Retour de la Matinale après un week-end de Pâques fort en chocolat (jetez un coup d'oeil à la fin de cet article). Aujourd’hui, on parle des visages multiples du radicalisme religieux dans le monde arabe avec Claude Guibal, auteure de Islamistan, et du tremplin d'entreprenariat culturel Créart'Up avec Eva et Anahid de l'équipe organisatrice, et le groupe Dinno, lauréat de la catégorie « Musique ».

_______________________________

Qu’est ce que l’islamisme ? Quel sens attribuer à ce mot, si présent dans le débat public et pourtant difficile à appréhender ? Pour répondre à ces questions, nous recevons Claude Guibal, grand reporter à Radio France, qui met aujourd’hui son expérience de journaliste spécialiste du Proche-Orient au service d’un livre, Islamistan : visages du radicalisme.

À travers une série de portraits, l’auteure entend rappeler que la montée de l’endoctrinement religieux au sein du monde arabe cache un facteur humain. Primordial pour comprendre ces différents islamismeS, des Frères Musulmans égyptiens au wahabisme. Mais malheureusement, peu pris en compte dans le monde occidental, qui associe islamisme et terrorisme. Avec Islamistan, la journaliste veut, au contraire, rendre intelligibles les logiques qui structurent les mondes islamistes — de l’Égypte, où Claude Guibal a débuté sa carrière en 1997, à la France.  In fine, il s'agit ainsi de proposer une définition de la notion d’islamisme qui puisse en embrasser toutes les complexités et contradictions.

« Il me semblait important d’apporter de la nuance là où le groupe État Islamique propose une lecture du monde en deux pôles : ceux qui soutiennent le califat et ceux qui ne le soutiennent pas. Apporter de la nuance, c’est justement refuser cette lecture. »

En deuxième partie d’émission, nous accueillons Eva et Anahid de l’équipe du tremplin Créart’Up, et les membres du groupe Dinno, lauréats 2016 de la catégorie « Musique ». Initié par des étudiants, Créart'Up est un laboratoire d’entrepreneurs parisien qui se propose d’accompagner d’autres étudiants dans la bonne réalisation de leur projet culturel.

Du jeu vidéo à la création audiovisuelle, en passant par la musique, la mode, la web culture ou les spectacles vivants, le tremplin veut soutenir des initiatives artistiques diverses. L'objectif : aider les étudiants sélectionnés à se professionnaliser en leur proposant de suivre différentes masterclasses ou en leur donnant accès à un réseau d’experts. En plus de cet accompagnement, le tremplin joue aussi un rôle de producteur : cette année, il propose aux lauréats de participer à la première édition du festival Créart’Up, qui se tiendra du 31 mars au 2 avril. Le temps de quatre soirées, les étudiants auront ainsi l’occasion d’investir différents lieux de la culture parisienne — les Trois Baudets, Confluences, la Tour des Dames et la Gaîté Lyrique — et de rencontrer un public curieux de découvrir ces jeunes qui, selon le slogan du laboratoire, ont osé « entreprendre dans la culture. »

« Créart’Up est en partenariat avec des scènes parisiennes, et les salles sont en demande de groupes émergents. C’est donc une plus-value d’avoir l’appui d’un dispositif comme Créart’Up, qui a le soutien de la Mairie de Paris, quand on est un jeune groupe. »

Côté chroniques, on retrouve enfin Clara qui décrypte pour nous le phénomène Merci Patron !, et Fanny pour les relents du web.

Présentation : Loïc Gazar / Réalisation : Tiffany Battistel / Co-interview : Elia Chalom &  Léa Capuano / Reportage : Xenia Ivanova / Chronique : Clara Lacombe / Coordination : Elsa Landard & Camille Regache / Web : Maureen Lepers