Nikita Zabelin • Co2ridor
"Boubour", voici un nom que vous n'avez (sûrement) jamais entendu. Contraction de "bourgeois-bourrin", tout comme le "bobo", le bourgeois bohème, mais qui ne lui ressemble pas. "Le bobo est un terme qui a pris très rapidement", explique Nicolas Chemla, invité de cette première partie de Matinale et auteur d'une Anthropologie du boubour, "alors qu'il n'y a pas forcément de réalité sociologique derrière, alors sur le boubour j'ai pris les devants, et j'explique qu'il n'y a pas de méthode scientifique derrière."
Alors, qui est "Boubour" ? "C'est plus un nuage de mots, de valeurs, qui se téléchargent comme des applis sur différentes types des personnes" ajoute-t-il. Ce qui les rassemble, c'est d'abord une manière d'aborder le monde, "assez immobile, et centrée sur des valeurs traditionnelles, très conservatrices, misogynes, machistes, basés sur le confort matériel et intellectuel". Quelques exemples : Laurent Wauquiez, Le loup de Wall Street, le parfum One Million de Paco Rabanne, Booba, Michel Onfray.
"Dans le "boubour", on promeut ce que eux appellent en positif le "bon sens", et derrière ça, c'est une manière de rejeter les évolutions du monde ces dernières années, un monde qui est de plus en plus complexe, multiculturel. Il y a aussi un retour à une forme de sauvagerie, masquée, mais qui se masque de moins en moins. Dans la valorisation d'un machisme assez animal. Et dans une manière d'assumer la domination des dominants de façon directe et sans excuses" Nicolas Chemla
En seconde partie d'émission, Rebecca et Sarah, membre du Collectif de la Cantine des Pyrénées, viennent nous parler de la réouverture de ce lieu de vie alternatif et solidaire, qui avait élu domicile au 331 rue des Pyrénées dans le XXe arrondissement. Expulsés en août 2014 du local qu'ils squattaient, les bénévoles ont retrouvé en février dernier un local, toujours dans le XXe, mais cette fois rue de la Mare.
L'ouverture du lieu est prévue pour le mois de juin, en attendant, une campagne de financement participatif est en cours. Le collectif compte poursuivre dans ce nouveau lieu son activité : réalisation de repas à prix libres, cours de français, accompagnement des personnes sans-papiers, organisation de ciné-club...
Reportage à Saint-Denis de Martin, ou Nuit Debout s'est exportée sous le mot de ralliement "Banlieues Debout", et Mélina vous recommande "Avé César", une suggestion de sorties avant sa disparition des salles parisiennes.
Présentation : Camille Regache / Réalisation : Jinnie Jung / Co-interview : Manon Derdevet & Xenia Ivanova / Reportage : Martin Bodrero / Chronique : Mélina Huet / Coordination : Elsa Landard & Camille Regache
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