Il est certains moments, beaucoup même, où l’on cherche dans la culture matière à rire, ou à pleurer. C’est le pouvoir de l’art : faire ressentir, adresser un propos tout en permettant de faire passer une émotion, que ce soit la joie, la colère, le dégoût ou le désir.

Si les séries télévisées ne sont pas à proprement parler des œuvres d’art, elles reposent considérablement sur les émotions, tant c’est par là que repose l’adhésion d’un spectateur à une fiction. Le suspense, l’amour ou la haine pour un personnage, la tristesse à la fin d’une série…

En faisant donc un petit tour d’horizon des émotions cathodiques, il faut avoir en tête deux références théoriques. D’abord, celle de Marta Nussbaum, auteure des Emotions démocratiques. Celle-ci y défend que l’empathie, comme lien d’affection d’un citoyen à l’autre, est l’un des fondements de la démocratie. Or, par identification, cette empathie peut aussi avoir lieu entre le spectateur et le protagoniste d’une fiction télévisées. Pensons aussi à Stanley Cavell et son A la recherche du bonheur, pour qui certains films incarnent ce qu’il appelle le « perfectionnisme moral », qu’il faut comprendre comme la capacité de l’humain à s’orienter vers une vie meilleure, examinée comme dirait Socrate. Et ce que Cavell dit du cinéma, pensons-le avec les séries !

Sons

Steve Reich, « Six Marimbas "; Ally McBeal, générique; Gosspi Girl, saison 3 épisode 1 "Reversaks of Fortune"; Friends, saison 2 épisode 14 "The One with the Prom Video"; ER (Urgences), saison 8 épisode 20 "The Letter".