On ne compte plus aujourd’hui les séries qui représentent l’univers politiques, de près ou de loin : la présidence, dans Veep, Les hommes de l’ombre ou Borgen, la mairie, dans Spin City ou Parks and recreation, et ainsi de suite. Tout ça sans compter les innombrables personnages politiques de séries comme The Wire, Scandal, House of Cards, 24 heures chrono. Et il y a aussi Political Animals, Alpha House, The Americans, etc., etc.

Bref, la politique est partout. Et pourquoi ? La première raison est évidente : parce que la vie politique fascine, et qu’il y a un terreau inépuisable d’histoires à raconter, qui fournisse tous les ingrédients d’une bonne série : du secret, des jeux de pouvoir, du mensonge et de la manipulation… De plus les séries télévisées politiques américaines permettent de faire l’apologie, voire la propagande, du pouvoir en place (pensons à Homeland qui fait l’apologie du régime Bush, où à The West Wing qui au contraire encense à l’excès les valeurs démocrates), et ce d’une manière insidieuse. A l’inverse, d’autres séries comme House of Cards n’ont pour but que de critiquer les rouages du pouvoir.   Mais il y a aussi autre chose. Si l’on aime autant les représentations de la politique dans les séries, c’est aussi peut-être pour pouvoir critique la politique sans avoir à y participer. Alors que la vie politique, c’est la société, la vie publique, l’engagement citoyen. Regarder des séries télévisées, c’est un peu comme substituer cet engagement public par un autre, mais qui lui est fictif.   Voyons donc comment les séries représentent les différents aspects de la vie politique, et posent d’une manière plus générale la question de ce qui permet à une société, voire à une communauté, de fonctionner. Bref, qu’est-ce que les séries nous disent de « l’animal politique » dont parlait Aristote ? Sons Steve Reich, « Six Marimbas », 1986 ; Borgen, générique ; The West Wing (A la maison blanche), générique ; Lost, « Live Together, Die Alone », saison 2 épisode 23