Viens, on découvre ensemble les nouveaux talents du jazz ! • Dans Mon Jazz
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Avec les yeux tournés vers le ciel mais les pieds désespérément plombés sur Terre, on essaye depuis seulement quelques millénaires de se construire des représentations du monde un peu plus pratiques pour nos petites têtes. Comment scientifiques et architectes se creusent les têtes ensemble depuis plusieurs siècles pour parvenir à créer des globes parfaits, et offrir enfin un corps bien solide à leurs théories astronomiques, physiques et géographiques ?
Je vous emmène cette fois-ci taper la discut' avec Yann Rocher, architecte et commissaire de l'exposition Globes à la Cité de l'archi, et Charlotte Bigg, historienne des sciences et notamment des planétariums.
? Yann Rocher, architecte, historien de l'architecture et enseignant à l'ENSA Paris-Malaquais, commissaire de l'exposition Globes : architecture et sciences explorent le monde à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine,
? Charlotte Bigg, historienne des sciences au Centre Alexandre Koyré qui a notamment travaillé sur l'histoire des planétariums et participé à l'exposition Globes.
Mais qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on s'obstine depuis plus de 2000 ans à construire des globes pour représenter le ciel et la terre ? Solidement ancrée dans les esprits des astronomes et géographes, la forme du globe devient pourtant très compliquée à concrétiser quand elle passe entre les mains des architectes. Confrontée aux dures contraintes du plan du sol et de la gravité terrestre, la sphère parfaite essaye de prendre de l'ampleur au fil des siècles en usant de différents stratagèmes afin de maintenir l'illusion.
Car il s'agit bien de ça, une illusion : que ce soit pour étudier le monde ou diffuser des films fantastiques, les globes ont trouvé leur usage principal dans le spectacle scientifique et populaire, en tirant parti de l'immersion et du changement de points de vues qu'ils permettent. Les planétariums qui émergent au début du XXème siècle exploitent l'hémisphère vouté de ces salles en les complétant avec des projecteurs optomécaniques, et permettent pour la première fois de plonger les publics dans différents ciels étoilés. Les caractéristiques uniques de ces espaces ont alors inspiré des usages qui dépassent de loin l'astronomie : on y fait ses after à Berlin, des séances de yoga à Chicago, on rediffuse des concerts à Paris ...
Mais le lien entre la forme du globe et les sciences reste pourtant étrangement fort. Tout l'univers de la science-fiction a exploité une imagination particulièrement riche basée sur des vaisseaux sphériques ou des planètes artificielles entièrement créées par l'humanité. Les idées rivalisent d'ingéniosité pour expliquer l'architecture de globes surdimensionnés, mais aussi pour explorer de nouvelles philosophies utopiques ou démagogiques.
Pour vous plonger dans un monde de bulles architecturales toujours plus grandes et plus folles les unes que les autres, vous avez jusqu'au 26 mars 2018 pour explorer les 90 projets présentés dans l'exposition Globes, à la Cité de l'architecture et du Patrimoine au Trocadéro.
? Rendez-vous jeudi 1er mars à 18h00 sur Radio Campus Paris, 93.9 ! ?
Extraits sonores : Ouverture de la Géode, Antenne 2, 6 mai 1985 / Visite du pavillon des États-Unis à expo 67, vidéo Youtube / Titan A.E., Don Bluth & Gary Goldman, 2000
Image : Projet architectural proposé pour la candidature de la France à l'exposition universelle de 2025 - Le Parisien
Réalisation : Geoffrey Guérinot